En Hongrie, l’indépendance du principal site d’information menacée

0
98

[ad_1]

Pal Szombathy, le nouveau PDG d’Index, s’adresse à l’agence Reuters, après une réunion avec les journalistes du site, à Budapest, le 22 juillet 2020.

Dans un pays où il n’existe quasiment plus aucune chaîne de télévision ni journal indépendants, Index faisait office de rare îlot de résistance du journalisme de qualité. Mais l’indépendance du site d’information le plus influent et le plus lu de Hongrie semble à son tour menacée après le brutal limogeage de son rédacteur en chef, survenu mercredi 22 juillet, selon un scénario déjà maintes fois observé dans le paysage médiatique hongrois.

Szabolcs Dull a en effet été licencié après avoir dénoncé les projets de réorganisation venus de la fondation possédant le site Internet, et plus encore de sa régie publicitaire, cruciale pour ce média entièrement gratuit. Le 21 juin, il avait publié une lettre ouverte sur le site assurant que « I’indépendance d’Index est en grave danger » après que des consultants employés par cette régie publicitaire ont recommandé de sous-traiter le contenu rédactionnel à des entreprises extérieures, officiellement pour des raisons économiques.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Le gouvernement Orban a fait de son pays la première non-démocratie de l’Union européenne »

Ces « recommandations » ont été émises à la suite de l’entrée surprise au capital de la régie publicitaire d’un proche du premier ministre nationaliste Viktor Orban, en mars dernier. Ancien directeur du groupe audiovisuel public – totalement aux ordres du pouvoir en Hongrie –, Miklos Vaszily avait déjà supervisé en 2014 la prise de contrôle du site Origo, ancien fleuron du journalisme hongrois devenu du jour au lendemain un simple porte-parole de la propagande orbanienne. M. Dull était justement journaliste à Origo à cette époque et il avait fait partie de la trentaine de rédacteurs qui avaient alors préféré démissionner.

« Pressions extérieures »

Dans une déclaration écrite et un discours devant sa rédaction, M. Dull a dénoncé « les pressions extérieures » qui ont mené à son licenciement. « Index est une forteresse qu’on veut faire exploser », a-t-il affirmé après avoir refusé « la somme d’argent importante » qui lui aurait été proposée en échange de son silence. Le directeur de la fondation détenant Index a assuré de son côté qu’il avait renvoyé le rédacteur en chef en raison de « l’impact économique de l’incertitude » qu’il aurait causée en dénonçant ses projets de réorganisation.

Ce site est parmi les rares à enquêter sur la corruption dans l’entourage de M. Orban ou sur l’état des hôpitaux

Dans la foulée, la rédaction a signé une pétition pour dénoncer « une décision inacceptable ». « Nous ne pouvons pas voir ce licenciement autrement que comme une volonté de faire pression sur Index », affirment les journalistes. « Le Fidesz [le parti de M. Orban] a déjà essayé de prendre le contrôle d’Index plusieurs fois depuis 2013 », dénonce ainsi l’un d’entre eux, Andras Foldes, en craignant que celle-ci soit fatale à ce site qui est parmi les rares à enquêter sur la corruption dans l’entourage de M. Orban ou sur l’état des hôpitaux, des sujets sensibles.

Il vous reste 19.56% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: