l’auteur de l’attaque antisémite à Halle n’exprime aucuns remords

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Stephan Balliet dans la salle d’audience du tribunal régional pour l’ouverture de son procès, à Magdebourg, en Allemagne, le 21 juillet.

C’était il y a neuf mois. Le 9 octobre 2019, un peu après midi, un homme habillé en militaire, casque vissé sur la tête et fusil d’assaut à la main, tentait de pénétrer dans la synagogue de Halle (Saxe-Anhalt), pleine de monde en ce jour de Yom Kippour. N’y parvenant pas, il tira au hasard sur une passante, abattit un homme dans un restaurant turc, puis s’enfuit en voiture avant d’être arrêté par la police, une heure plus tard, à quelques kilomètres de la ville voisine de Leipzig.

Mardi 21 juillet, c’est vêtu d’un jean bleu et de baskets noires, le crâne rasé et le visage caché par un masque anti-Covid, que Stephan Balliet, 28 ans, a assisté à l’ouverture de son procès devant le tribunal régional de Magdebourg, capitale du Land de Saxe-Anhalt, en ex-Allemagne de l’Est. Poursuivi pour double homicide, tentative de meurtre à l’encontre de 68 personnes – dont les 52 fidèles qui se trouvaient dans la synagogue – et incitation à la haine, il encourt la réclusion perpétuelle à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de quinze ans.

« Ma famille n’a aucun rapport avec ce que j’ai fait »

Neuf mois après ce qui est considéré comme la pire tentative d’attentat antisémite commis en Allemagne depuis la fin de la seconde guerre mondiale, cette première audience était d’autant plus attendue que l’avocat de Stephan Balliet avait fait savoir que son client ne comptait pas seulement écouter passivement l’acte d’accusation mais qu’il était également prêt à répondre aux questions de la présidente du tribunal concernant son parcours et, surtout, son équipée meurtrière du 9 octobre 2019.

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Sur le premier point, l’accusé ne s’est guère montré prolixe. « Ma famille n’a aucun rapport avec ce que j’ai fait », s’est-il contenté de dire lorsque la juge l’a interrogé sur son enfance dans la petite ville d’Eisleben, à une trentaine de kilomètres de Halle, sur ses relations avec ses parents qui divorcèrent quand il avait 15 ans, sur le service militaire qu’il ne termina  pas et sur ses études de chimie auquel il renonça rapidement à cause de sa santé fragile. Une jeunesse solitaire, celle d’un garçon resté vivre chez sa mère, passant l’essentiel de son temps reclus dans sa chambre, devant son ordinateur, et qui, en 2015, l’année où l’Allemagne accueillit près de 1 million de réfugiés, « décid[a] qu’[il] n’aurai[t] plus rien à faire avec cette société dominée par les musulmans et les nègres ».

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Pourquoi, dès lors, avoir attaqué une synagogue et non une mosquée ? Parce que « les juifs sont les organisateurs de ce qui s’est passé en 2015 », a expliqué, mardi, Stephan Balliet, plus enclin à répondre dès lors que les questions portaient sur les crimes dont il est accusé. A ce propos, le jeune homme, qui a acheté ses premières armes en 2016 avant de se mettre à en fabriquer lui-même, n’a exprimé aucun remord concernant l’attaque de la synagogue, qui aurait pu virer au carnage si la lourde porte de l’édifice n’avait pas résisté à ses assauts. Tout juste se contenta-t-il de se dire « désolé » d’avoir tiré sur la femme de 40 ans qui passait par hasard devant le bâtiment. « Cela s’est fait dans le feu de l’action, ce n’était ni prévu ni voulu », a-t-il assuré, ajoutant qu’il crut à tort que l’homme qu’il abattit ensuite, dans le restaurant turc, était de confession musulmane.

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