Aux Etats-Unis, deux coiffeuses atteintes du Covid-19 évitent une contamination massive grâce au port du masque

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La mésaventure, d’abord présentée comme une forme d’inconséquence, est finalement devenue un exemple de civisme concernant le port du masque. Alors qu’elles présentaient des symptômes de Covid-19, deux coiffeuses du Missouri ont continué leur activité, recevant près de 140 clients et clientes, raconte le New York Times. L’affaire, qui laissait craindre une contamination massive dans la ville de Springfield, n’a donné lieu à aucun cas de Covid-19.

Le port du masque a largement contribué à éviter la propagation du SARS-CoV-2 dans le salon de coiffure, comme le confirme une étude publiée mardi 14 juillet, qui démontre en particulier l’efficacité du masque dans les lieux publics clos. Les conclusions des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC), qui ont réalisé l’étude, vont dans le sens d’un usage très large du masque de protection, présenté par les scientifiques comme « un élément essentiel du dispositif de prévention sanitaire ».

L’affaire débute le 12 mai, lorsque l’une des coiffeuses du salon Great Clips, à Springfield, ressent une gêne respiratoire, l’un des symptômes du Covid-19. Elle continue pourtant à travailler, jusqu’à ce que sa collègue développe les mêmes troubles trois jours plus tard. Ce n’est que le 20 mai, soit plus d’une semaine après la déclaration des premiers symptômes, que la première coiffeuse reçoit un test positif au Covid-19, contraignant sa collègue à se faire dépister à son tour. Deux jours plus tard, le même résultat tombe.

67 tests négatifs

Dans cette ville de 170 000 habitants, où peu de cas de Covid-19 ont été recensés, les inquiétudes grandissent concernant le risque d’une contamination massive. Alors que l’établissement avait rouvert deux semaines auparavant – à l’instar de l’ensemble des salons de coiffure de cet Etat conservateur –, le Great Clips a dû fermer pendant trois jours. Le temps nécessaire pour désinfecter les lieux et identifier les clients potentiellement exposés au virus.

Au total, 139 personnes ont été prises en charge par l’une des deux professionnelles, lors de rendez-vous qui duraient entre 15 et 45 minutes. Les clients, répartis à peu près également entre hommes et femmes, sont âgés de 21 à 93 ans, avec une moyenne d’âge de 52 ans. Tous se sont vu proposer un test de dépistage et un suivi médical poussé. Les 67 personnes ayant accepté le test ont présenté des résultats négatifs. Quant aux autres, elles n’ont pas développé de symptômes dans les deux semaines suivantes.

« Les clients ont été invités à s’auto-isoler pendant quatorze jours et ont été quotidiennement appelés ou contactés par message ; aucun n’a signalé de signes ou de symptômes de Covid-19 », rapportent les auteurs de l’étude. Le reste du personnel a, lui aussi, été placé en quarantaine pendant deux semaines.

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Comment expliquer que ces clients n’aient présenté aucun symptôme ? Pour les chercheurs des CDC, le masque « semble avoir joué un rôle important dans la lutte contre la propagation de l’épidémie ».

Pendant leurs interactions avec la clientèle, les deux employées portaient un masque, un modèle en coton à deux couches pour la première, un modèle similaire ou un masque de type chirurgical pour la seconde. Une écrasante majorité de leurs clients portaient, eux aussi, des masques pendant qu’ils se faisaient coiffer. Entre les rendez-vous et en l’absence de clients, les deux collègues ne se couvraient toutefois pas le visage lors de leurs échanges, précise les auteurs du rapport.

Changement des mentalités

Une affaire qui a incité les habitants de Springfield à porter davantage le masque, selon les autorités de la ville. Matt Morrow, président de la chambre de commerce de la région de Springfield, assure au Washington Post : « Davantage de personnes portent des masques en public ces derniers jours. » Clay Goddard, directeur du département de la santé de Springfield, a, lui aussi, constaté « un changement dans la pratique ». Plutôt sceptique concernant l’utilité du masque, M. Goddard se décrit désormais comme un « fervent défenseur » du masque.

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Aux Etats-Unis, comme dans de nombreux pays, son usage fait encore l’objet de controverses. Dans les premières semaines de la pandémie, de nombreux responsables américains avaient écarté la nécessité de porter des masques en dehors des hôpitaux, rapporte le Washington Post. Sous pression depuis des semaines pour donner l’exemple face à l’explosion de la pandémie de Covid-19, Donald Trump a été vu pour la première fois, samedi 11 juillet, portant un masque de protection en public.

Dans l’ensemble du pays, le débat reste animé. Dans le comté d’Orange, en Californie, face à l’opposition de la population, les responsables locaux ont annulé leur décret rendant le masque obligatoire, rapporte encore le Washington Post, dans son article intitulé « L’épidémie qui n’a pas eu lieu ». Le mois dernier, le gouverneur de l’Ohio, Mike DeWine, est revenu sur sa décision d’exiger le port de masque dans les magasins après avoir, lui aussi, fait face à une fronde des habitants de son Etat.

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En France, où le discours des autorités sur les masques a largement changé durant la crise sanitaire, le masque sera obligatoire dans les lieux publics clos dès la semaine prochaine. Une mesure répondant à l’appel de nombreux scientifiques. Quatorze médecins ont notamment interpellé les pouvoirs publics sur ce sujet dans une tribune intitulée « Masqués mais en liberté ! », samedi 11 juillet dans Le Parisien.

Pour les scientifiques des CDC, cette étude renforce leur conviction que le port du masque freine la propagation du Covid-19. « L’adoption généralisée de politiques exigeant de se couvrir le visage dans les lieux publics doit être envisagée pour réduire l’impact et la magnitude d’éventuelles nouvelles vagues de Covid-19 », concluent-ils.

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