Theresa May brandit la menace des élections européennes

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La première ministre britannique a demandé vendredi un nouveau report du Brexit, au 30 juin, alors que le scrutin européen aurait potentiellement lieu le 23 mai au Royaume-Uni.

Par Philippe Bernard et Cécile Ducourtieux Publié aujourd’hui à 19h54, mis à jour à 19h54

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A Paris, le 5 avril.
A Paris, le 5 avril. CHRISTIAN HARTMANN / REUTERS

Impensable voici quelques jours encore, l’idée que les élections européennes de la fin de mai puissent être organisées au Royaume-Uni vient d’intégrer le paysage de plus en plus tourmenté du Brexit. Theresa May, dans sa lettre adressée, vendredi 5 avril au matin, au président du Conseil européen, Donald Tusk, admet que si elle ne parvient pas à sceller le Brexit, Londres sera contraint de convoquer les électeurs pour désigner des députés européens.

Feignant d’une part d’oublier que cette date a déjà été rejetée par l’Union européenne (UE), elle sollicite un nouveau report, au 30 juin, de la date du divorce prévu le 12 avril. Feignant d’autre part d’oublier que cette dernière date est l’ultime jour où Londres peut annoncer sa participation au scrutin européen, elle laisse entendre que son pays pourrait se décider jusqu’au jeudi 23 mai, jour d’un scrutin potentiel au Royaume-Uni. Cela alors que les sièges britanniques ont déjà été répartis entre les Vingt-Sept. « L’impasse ne peut pas continuer », insiste pourtant Mme May.

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Un nouveau report conditionné

Un sommet européen doit décider, mercredi 10 avril, si l’UE accorde ou non un délai supplémentaire. Ce nouveau report est conditionné au minimum à une perspective crédible de ratification de l’accord sur le Brexit par le Parlement britannique et à l’engagement d’organiser les élections européennes. Or, la lettre de la première ministre le suggère, la perspective d’une ratification proche est improbable. Ses pourparlers avec le chef de l’opposition, Jeremy Corbyn, commencés mercredi et poursuivis vendredi, semblent piétiner car aucun des leaders n’a de raison d’épauler l’autre. D’autant que chacun risque de fracturer son parti : Mme May en acceptant le maintien dans une union douanière honnie des ultras du Brexit et M. Corbyn en refusant de soumettre son accord à la promesse d’un référendum qu’exige une large partie du Labour.

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Theresa May, avec sa lettre de vendredi, cherche une nouvelle fois à gagner du temps et à apaiser les europhobes, vent debout contre le report long d’un an proposé par Donald Tusk. En avançant une date déjà rejetée, elle se prépare à faire porter la responsabilité d’un tel report long sur l’UE. Mais la première ministre entend surtout faire pression sur les députés : « Si vous ne votez pas mon deal, nous serons tenus d’organiser des élections européennes trois ans après avoir voté pour le Brexit ! », menace-t-elle en substance.

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