La famille Benetton évincée des autoroutes italiennes

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Le siège d’Autostrade per l'Italia, à Rome, en août 2018.

Le conflit durait depuis des mois, et il s’est dénoué en quelques minutes, mercredi 15 juillet, au terme d’une longue nuit de tractations, émaillée de coups d’éclat et de menaces de ruptures. A 5 heures 30 du matin, le président du conseil, Giuseppe Conte, et ses principaux ministres, réunis, depuis mardi 14 juillet, au palais Chigi, en conseil des ministres, ont donné leur accord à la dernière proposition formulée, quelques heures plus tôt, par les représentants d’Autostrade per l’Italia (ASPI) : la famille Benetton va progressivement se retirer du capital de la société autoroutière, afin d’éviter une révocation pure et simple de ses concessions.

Moins de deux ans après l’effondrement du pont Morandi de Gênes, le 14 août 2018, qui avait fait 43 morts, et alors que les travaux de reconstruction se sont achevés en un temps record (l’inauguration de la nouvelle structure, projetée par l’architecte Renzo Piano, devrait se tenir le 1er août), l’Etat et la société Atlantia, détentrice de 88 % des actions d’ASPI et elle-même contrôlée par la holding patrimoniale de la famille Benetton, sont donc parvenus à un compromis.

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La situation semblait complètement bloquée jusqu’au milieu de la nuit, les positions des deux parties semblant difficilement conciliables. Ces derniers jours, la famille Benetton avait laissé entendre qu’elle était prête à céder le contrôle d’ASPI, tout en y conservant une part minoritaire importante. Cette proposition avait été favorablement accueillie par le Parti démocrate (PD, centre gauche), mais elle était jugée inacceptable par l’autre composante du gouvernement, le Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème), tenante, depuis deux ans, d’une révocation de la concession, en raison des divers manquements en termes de maintenance, qui ont été mis en lumière à la suite de la catastrophe.

Un succès pour Giuseppe Conte

Contraint une fois de plus à un acrobatique jeu d’équilibriste, le président du conseil, Giuseppe Conte, est parvenu à arracher à ASPI une solution à même de contenter les deux composantes de sa majorité. Ses premiers mots, sur Facebook, ont été pour affirmer que « l’intérêt public a prévalu » et que « ce sont les citoyens qui ont gagné », ce qui n’a pas empêché l’ensemble des commentateurs de souligner que cet accord est un succès personnel considérable pour le chef du gouvernement italien.

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Certes, Benetton ne disparaît pas totalement du paysage, mais Atlantia ne conservera qu’une part symbolique du capital d’ASPI, autour de 10 %, ce qui ne sera pas suffisant pour lui assurer une présence au conseil d’administration. Ainsi, le Mouvement 5 étoiles a-t-il pu afficher un tonitruant « bye bye Benetton ! » sur les réseaux sociaux, quand bien même il n’a pas obtenu la révocation de la concession. De plus, cette solution permet d’éviter le risque d’une longue guérilla judiciaire, qu’une révocation de la concession aurait rendue inévitable. Du côté des marchés, la réaction à cet accord a été plus que positive : le titre Atlantia a vu son cours monter de plus de 26 %, mercredi, à la Bourse de Milan, regagnant une partie du terrain perdu ces derniers mois.

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