« Les industriels de la défense veulent tirer profit du plan de relance pour gonfler la production »

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Chronique. Il n’y aura pas de traditionnel défilé militaire, mardi 14 juillet, sur les Champs-Elysées – du jamais-vu depuis 1945. Pas de chars Leclerc, de cyrards coiffés du casoar, de gars de la navale en grand uniforme, de légionnaires hache à l’épaule et tablier de cuir fermant la marche. La Patrouille de France laissera quand même son panache tricolore dans le ciel de Paris… Le spectacle des trois armes en grand appareil, qui fait le bonheur des milliers d’invités serrés dans les tribunes et de millions de téléspectateurs, sera remplacé, place de la Concorde, par une cérémonie d’hommage au service de santé des armées et aux agents hospitaliers engagés au printemps dans la « guerre » contre le Covid-19.

Ce déploiement minimal, dicté par les contraintes sanitaires, fera faire quelques économies. Est-il le prélude à une période d’austérité pour les armées et l’industrie de défense, imposée cette fois par des impératifs financiers ? Avec ses priorités économiques et sociales, une récession de 10 % en 2020 et un déficit budgétaire de plus de 220 milliards d’euros, la France a-t-elle les moyens de ses ambitions : maintenir – seule en Europe après le Brexit – un « modèle d’armée complet », capable à la fois de se projeter hors des frontières, de lutter contre le terrorisme dans l’Hexagone et d’entretenir une coûteuse force de dissuasion nucléaire ?

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La question ne se pose pas qu’en France. Aux Etats-Unis, les « faucons » défendent les crédits du Pentagone après les « trillions » de dollars injectés dans le soutien à l’économie. Elle inquiète au sommet de l’OTAN, fragilisée par les critiques de Donald Trump et la politique du président turc, Recep Tayyip Erdogan. « La pandémie va avoir des conséquences économiques très importantes sur les budgets, mais j’attends des alliés qu’ils restent engagés dans leurs investissements pour leur défense », avertissait, dès la mi-mars, le secrétaire général de l’organisation, Jens Stoltenberg. En France, la « communauté de défense » (militaires, industriels et parlementaires spécialisés) garde en mémoire les années de vaches maigres qui ont suivi la crise financière de 2008.

Un monde plus incertain

Le contexte international s’est dégradé en dix ans. La revue stratégique commandée par Emmanuel Macron dès son élection décrit un monde plus incertain. Les zones d’affrontement se multiplient aux marches de l’Europe : Turquie et Méditerranée orientale, Ukraine, Libye, Sahel… Le scénario crédible d’un repli du parapluie américain justifie, selon Paris, la création d’une défense européenne assurant l’autonomie stratégique du Vieux Continent… alors que l’Union européenne se déchire sur une poignée de milliards pour le Fonds européen de défense. Le tout, dans un contexte de guerre technologique exacerbée. Gare au décrochage face aux « compétiteurs stratégiques », Etats-Unis et Chine en tête, ont prévenu militaires et industriels, fin avril, devant le Parlement.

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