la Suède satisfaite des effets de sa loi sur le consentement

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Une manifestation à Malmö en décembre 2017 dénonçait des viols récemment commis et la clémence de la justice dans un cas jugé à Stockholm.

De 2017 et 2019, le nombre de condamnations pour viol a augmenté de 75 % en Suède. Les peines de prison sont passées de 25,3 à 26,9 mois, en moyenne. Le mouvement #metoo est en partie responsable de ces évolutions. Mais pas seulement : selon un rapport publié le 15 juin par le Conseil national de la prévention du crime (Brå), c’est aussi le résultat de la loi sur le consentement, entrée en application il y a tout juste deux ans, le 1er juillet 2018. Pour la victime, plus besoin de prouver qu’elle a subi des menaces ou des violences, ou encore que son agresseur a abusé d’elle, alors qu’elle se trouvait dans une position de faiblesse, parce qu’elle était malade ou qu’elle avait trop bu. Adopté par les députés en mai 2018, le texte établit que tout acte sexuel accompli sans que l’autre y ait participé « librement » est un viol.

À l’époque, la réforme avait suscité le scepticisme. L’ordre des avocats et le Conseil des lois s’interrogeaient sur son application et pointaient du doigt le risque de jugements ­arbitraires, en fonction de l’appréciation du consentement par les magistrats. Ses détracteurs proposaient l’établissement d’un contrat, à faire signer avant toute relation sexuelle, pour éviter ensuite les mauvaises surprises.

« Dire qu’avoir une relation sexuelle avec une personne qui ne l’a pas souhaité est un viol me paraît une évidence. Je ne comprends pas que nous n’ayons pas adopté cette loi plus tôt. » Christina Voigt, procureure

Au parquet de Stockholm, la procureure Christina Voigt admet qu’elle faisait partie des « dubitatifs ». La magistrate a une longue expérience des affaires de viols et d’agressions sexuelles. C’est elle qui a poursuivi Jean-Claude Arnault, le Français à l’origine du scandale qui a empêché l’organisation du prix Nobel de littérature il y a deux ans, condamné à deux ans et demi de prison, pour deux viols, en 2018. « Honnêtement, je ne voyais pas vraiment à quelles situations la loi allait pouvoir s’appliquer. » Près de deux ans plus tard, elle a changé d’avis : « Dire qu’avoir une relation sexuelle avec une personne qui ne l’a pas souhaité est un viol me paraît une évidence. Je ne comprends pas que nous n’ayons pas adopté cette loi plus tôt. » Elle évoque le cas d’une cliente urinant dans un parc un soir : « Un homme est arrivé derrière elle et a introduit ses doigts dans son vagin, sans qu’elle ait eu le temps de réagir. C’était avant la nouvelle loi. Il a été condamné pour agression sexuelle alors que c’est évidemment un viol. »

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