la fin de l’illusion occidentale sur l’ouverture chinoise

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Une affiche vante les mérites de la loi sur la sécurité nationale, dans le métro de Hongkong, le 29 juin.

Les Occidentaux ont-ils eu tort de faire confiance à la Chine ? La loi sur la sécurité nationale que Pékin impose à Hongkong relance le débat. Située à l’intersection du « socialisme aux caractéristiques chinoises » et du capitalisme occidental, Hongkong est l’un des meilleurs baromètres de la relation entre ces deux mondes. Le 1er juillet 1997, lorsque le Royaume-Uni rétrocède le territoire à la Chine, l’optimisme est de rigueur dans le camp occidental. Au début des années 1980, lorsque les négociations ont commencé, le premier ministre chinois Zhao Ziyang n’a-t-il pas jugé « évident que Hongkong sera gérée de façon démocratique » ?

Huit ans après la chute du mur de Berlin, mais aussi le massacre de Tiananmen, cette rétrocession pacifique est la preuve que, malgré leurs différences, ce qui rapproche les deux systèmes est plus important que ce qui les sépare. L’adhésion de la Chine à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en décembre 2001 constituera le point d’orgue de cette politique. Certains Occidentaux se prennent même à rêver. Et si Hongkong introduisait le virus démocratique au sein de la société chinoise ?

La loi sur la sécurité nationale sonne le glas de ces espérances. Washington et Pékin sont même « au bord d’une nouvelle guerre froide » selon Wang Yi, ministre chinois des affaires étrangères. Les Occidentaux doivent faire leur deuil d’une politique qui, pour les Français, a démarré en 1964 avec la reconnaissance de la Chine communiste par le général de Gaulle, mais qui s’est réellement imposée avec la visite de Richard Nixon en 1972. « Sur le long terme, on ne peut tout simplement pas se permettre de laisser la Chine éternellement en dehors de la communauté des nations. (…) Le monde ne peut pas être en sécurité tant que la Chine ne change pas. Ainsi, notre but, dans la mesure où nous pouvons influer sur les événements, devrait être d’induire ce changement », expliquait le président américain, pourtant anticommuniste convaincu.

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Une vision du monde qui « constitue les germes de l’engagement, une politique qui définit les relations sino-américaines depuis près d’un demi-siècle » commente Orville Schell, un des spécialistes américains de la Chine dans un essai pour la nouvelle revue en ligne The Wire, consacrée à ce pays. Durant tout ce temps, les désillusions pour les Occidentaux n’ont pas manqué. Orville Schell raconte notamment comment, après Tiananmen, le président George Bush père envoie secrètement à Pékin son conseiller pour la sécurité nationale Brent Scowcroft, pour renouer le dialogue. Alors qu’on aurait pu s’attendre à ce que Deng Xiaoping, instigateur du massacre, soit sur la défensive, c’est l’inverse qui se produit. « Nous ne permettrons jamais à aucun peuple de s’ingérer dans les affaires intérieures chinoises », assène le plus haut dirigeant de l’Etat-parti à un émissaire américain qui, contrit, explique « qu’à tort ou à raison » les Américains ont été choqués et que « le président Bush se trouve dans un dilemme ».

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