« Iouri Dmitriev est poursuivi par la justice russe pour ses activités dérangeantes d’historien des répressions staliniennes »

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Tribune. L’historien russe Iouri Dmitriev écrivait en 2009 : « Un homme ne devrait pas disparaître sans laisser de traces. Il devrait avoir une tombe. La mémoire, c’est une des choses qui fait qu’un homme est un homme, qu’un peuple est un peuple, et pas uniquement une population ».

Cet homme a consacré sa vie à rechercher les traces et les restes des victimes du système répressif et criminel stalinien en Carélie, au nord-est de la Russie. Il a découvert, en 1997, avec ses confrères Irina Flige et Veniamin Ioffe, le charnier de Sandarmokh où ont été exécutés, dans le plus total secret, près de 7 000 innocents condamnés à mort par les tribunaux d’exception du NKVD [la police politique soviétique, ancêtre du KGB] en 1937-1938. Ce lieu est devenu depuis l’un des plus sites mémoriels les plus emblématiques de la Grande Terreur, paroxysme de la répression stalinienne.

Iouri Dmitriev a, en outre, établi, au terme de vingt ans d’un travail de bénédictin dans les archives de la Sécurité, la liste nominative de plus de 50 000 personnes victimes des répressions staliniennes en Carélie (fusillés, déportés, condamnés à une peine de travaux forcés).

Accusations « totalement infondées »

Depuis décembre 2016, Iouri Dmitriev est incarcéré sans jamais avoir été condamné. A la suite d’une lettre anonyme et d’une « visite » de son ordinateur personnel en son absence, il a été arrêté le 13 décembre 2016 et inculpé en vertu des articles 242.2 (« Utilisation d’un mineur dans le but de fabriquer des matériaux ou objets pornographiques ») et 135 (« Actes de débauche sans violence par une personne majeure sur un mineur ») du code pénal de la Fédération de Russie.

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Au terme de seize mois de détention préventive, Iouri Dmitriev a — fait exceptionnel dans les annales judiciaires russes pour ce type d’affaire — été relaxé par le tribunal de Petrozavodsk, qui a reconnu que ces accusations étaient « totalement infondées », les photographies saisies dans l’ordinateur de Iouri Dmitriev — pièce maîtresse de l’accusation — n’étant que des clichés de suivi médical. A la demande des autorités de tutelle et du médecin qui suivait l’état de santé de la fille adoptive de Iouri Dmitriev, celui-ci avait en effet tenu, des années durant, un carnet de santé détaillé de sa fille adoptive (née en 2005) physiquement handicapée, photos du torse, du dos et des membres inférieurs à l’appui. Mais Iouri Dmitriev n’est sorti de prison que pour quelques semaines.

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