Le réalisateur russe Serebrennikov condamné à trois ans de prison avec sursis pour détournement de fonds

0
87

[ad_1]

Le cinéaste et metteur en scène russe Kirill Serebrennikov, vendredi 26 juin, à Moscou.

Le réalisateur et metteur en scène russe Kirill Serebrennikov a été condamné, vendredi 26 juin, à une peine de trois ans de prison avec sursis dans une affaire controversée de détournement de fonds. « La réhabilitation de Serebrennikov est possible sans peine réelle » de privation de liberté, a estimé la juge Olessya Mendeleïeva, qui lui a par ailleurs infligé une interdiction de diriger tout organisme culturel, une amende et trois années de mise à l’épreuve. Le parquet avait requis six ans de prison.

« Sans commentaire », a dit l’intéressé à l’issue de la lecture du jugement.

Selon la juge, Kirill Serebrennikov s’est rendu coupable d’avoir détourné des subventions à des fins d’enrichissement personnel à hauteur de 129 millions de roubles (1,65 million d’euros). Deux autres accusés dans cette affaire, Iouri Itine et Konstantin Malobrodski, ont été condamnés à des peines avec sursis de deux et trois ans respectivement.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi A Moscou, le procès kafkaïen du réalisateur Kirill Serebrennikov

Ce dossier, qui a démarré il y a trois ans, est considéré par les partisans du réalisateur comme une mise à l’épreuve de la liberté artistique en Russie. A son arrivée au tribunal Mechtchanski de Moscou, Kirill Serebrennikov a été accueilli par les applaudissements de centaines de ses soutiens, tenus à distance du bâtiment par des barrières métalliques.

Assigné à résidence

Kirill Serebrennikov, 50 ans, directeur artistique du Centre Gogol, un célèbre théâtre moscovite, a été arrêté en août 2017 sur le tournage à Saint-Pétersbourg de son film Leto. Il avait été emmené à Moscou, puis assigné à résidence jusqu’en avril 2019.

Nombre de personnalités culturelles russes et étrangères lui ont exprimé leur soutien, estimant que son art, en contradiction avec le conservatisme des autorités russes, a pu lui faire des ennemis à l’origine de ses déboires.

Lire la critique : « Leto » : par la grâce du rock, en Union soviétique

Durant son assignation à résidence, il a achevé le montage de Leto, un film sur la vie du rockeur soviétique Viktor Tsoï, primé en 2018 à Cannes.

En septembre 2019, la justice russe avait remis l’artiste en liberté et renvoyé le dossier au parquet, l’estimant incomplet. Mais une nouvelle expertise a conclu début juin que le réalisateur et son équipe avaient touché un trop-perçu d’environ 129 millions de roubles d’aides publiques, prenant le contre-pied d’une expertise précédente.

« Il n’y a aucune preuve de comportement malhonnête de ma part », a déclaré lundi Kirill Serebrennikov, accusant les enquêteurs d’avoir fait « pression » sur la principale témoin de l’accusation, l’ancienne comptable du 7e studio, une troupe qu’il a fondée.

Une « affaire fabriquée »

Pour ses partisans, il paye sa liberté de création et ses pièces parfois osées, mêlant politique, sexualité et religion, dans un pays où les autorités poussent pour un retour en force des « valeurs traditionnelles » conservatrices. Quelque 3 000 personnalités de la culture avaient appelé lundi dans une pétition le ministère de la culture à renoncer aux poursuites, dénonçant une « affaire qui a été fabriquée ».

« L’empressement de l’Etat à l’inculper (…) semble être un moyen à peine voilé de représailles contre les critiques politiques de Serebrennikov et pour envoyer un message effrayant aux artistes qui n’ont d’autre choix que de renoncer aux critiques politiques pour bénéficier de fonds publics », ont dénoncé plusieurs organisations internationales dans un communiqué.

Le Monde avec AFP

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: