Manifestations prodémocratiques en Thaïlande en souvenir du putsch antiroyaliste de 1932

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Un militant pro-démocratie, déguisé en soldat, lit la Constitution de 1932, le 24 juin, à Bangkok.

Alors que le crépuscule naissant dorait les vitres des grands immeubles du quartier des affaires de Bangkok, plusieurs centaines d’activistes prodémocratie ont commémoré, mercredi 24 juin, le coup d’Etat de 1932. Cet événement marquant de l’histoire contemporaine du pays ne fut pas seulement le premier putsch d’une longue série : au contraire des autres coups d’Etat qui allaient par la suite instaurer des dictatures militaires, celui-ci devait faire basculer le royaume de Siam, jusqu’alors gouverné par un monarque absolu, dans un régime de royauté constitutionnelle.

Dans le contexte éternellement troublé de la scène politique thaïlandaise, alors que les élections de 2019 ont permis à l’auteur du dernier coup d’Etat en date, en 2014, de se maintenir au pouvoir, les opposants se sont servis de la commémoration de la « révolution » de 1932 pour dénoncer le caractère « répressif » de l’actuel gouvernement civil, dirigé par l’ex-général Prayuth Chan-o-cha. Le 4 juin, un dissident thaï réfugié au Cambodge a été enlevé en pleine rue à Phnom Penh. En décembre 2018, les cadavres de trois autres opposants avaient été retrouvés flottant dans les eaux du Mékong…

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Depuis un passage piéton faisant face au bâtiment d’un musée d’art contemporain, plusieurs manifestants se dissimulaient derrière des pancartes incitant la Thaïlande « à aller de l’avant » et à « faire des progrès vers la démocratie ». Une autre proclamait : « La révolution n’est pas morte ! » Ces termes relativement mesurés, appelant à l’établissement d’une vraie démocratie – à la différence de son actuel avatar, un régime militaire feutré qui ne dit pas son nom –, doivent se lire entre les lignes. Ces slogans sont le signe d’un large rejet populaire de la toute-puissante institution militaire – ce qui n’est pas nouveau –, mais aussi de l’évolution vers un certain sentiment antimonarchiste : le roi Maha Vajiralongkorn, qui vit la plupart du temps en Allemagne, fait l’objet de critiques en raison de son rôle de « monarque absentéiste ».

Un roi toujours respecté

D’ordinaire, son peuple n’a que le choix de se taire, toute atteinte à la royauté pouvant se solder par quinze années de prison, selon les dispositions d’une très sévère loi de lèse-majesté. Tout commentaire public contre le roi est tabou, la presse ne mentionne jamais que le roi vit à l’étranger. Censé être un monarque constitutionnel, régime instauré par le « coup » de 1932, l’actuel souverain jouit cependant de pouvoirs considérables, même s’il règne mais ne gouverne pas.

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