En Pologne, une très chaotique campagne électorale

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Les présidents polonais et américain, Andrzej Duda (à gauche) et Donald Trump, avec le vice-président Mike Pence et le secrétaire d’Etat Mike Pompeo, à Washington, mercredi 24 juin.

La visite du président sortant polonais, Andrzej Duda, à la Maison Blanche, mercredi 24 juin, moins de cent heures avant l’ouverture des bureaux de vote pour la présidentielle du 28 juin, était perçu comme un ultime coup de pouce de Donald Trump à la réélection de l’un de ses rares alliés « illibéraux » en Europe. Mais le pouvoir polonais restera sur sa faim : la rencontre n’a abouti à aucune annonce concrète, notamment en matière de renforcement de la présence militaire américaine en Pologne, alors qu’elle était très attendue – et annoncée prématurément par des fuites dans la presse polonaise.

En revanche, le président américain n’aura pas été avare en flatteries envers son homologue, vanté comme un « ami » qui a fait « un superbe travail » et dont il espère qu’il « remportera un succès » aux élections. La question de l’ingérence manifeste américaine dans le processus électoral polonais a été rapidement éludée. « Nous n’avons jamais été aussi proches que maintenant », a déclaré M. Trump. C’est précisément ce que le pouvoir polonais voulait entendre. Une déclaration qui trouvera, indépendamment de l’absence de résultats concrets, une résonance considérable dans les médias progouvernementaux.

Cette visite inattendue marque l’aboutissement de la plus atypique des campagnes électorales que la Pologne ait connue depuis 1989. Le 10 mai, en plein pic de l’épidémie due au coronavirus, l’homme fort du parti national-conservateur Droit et justice (PiS, au pouvoir), Jaroslaw Kaczynski, tenait coûte que coûte à forcer une élection qui, de l’avis de l’unanimité des juristes, aurait été contraire aux standards démocratiques internationaux, car organisée par correspondance et dépourvue de contrôle indépendant. L’objectif était de maximiser les chances de victoire d’Andrzej Duda. Sept semaines plus tard, après le report de l’échéance, et en dépit d’un accord tacite passé avec l’opposition pour une reconnaissance du scrutin, de nombreux doutes persistent quant à sa régularité.

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Les Polonais de l’étranger, près de 400 000 électeurs, se plaignent d’un véritable « chaos », de difficultés de communication avec les consulats, de l’obtention de bulletins de votes non conformes. Le choix d’un mode de scrutin « mixte », par correspondance ou par bureaux de vote, préparé dans la précipitation, les modalités juridiques, le processus de décompte des voix, laissent, de l’avis de nombreux experts, des marges de manœuvre importantes pour de potentielles manipulations. Le bureau des droits de l’homme de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en ­Europe (OSCE) a d’ailleurs annoncé l’envoi d’observateurs en vue du scrutin. Les études prédisent une participation électorale record, ce qui rend le résultat final plus incertain que jamais. Au second tour, l’écart pourrait se compter en quelques dizaines de milliers de voix.

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