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RécitRéservé à nos abonnés
Bousculée par Donald Trump, l’Alliance, qui atteint ses 70 ans, est passée dans l’ère du « deal ». Pour autant, la pression américaine a paradoxalement provoqué l’accélération de la défense européenne, alors que Washington s’éloigne de l’Europe.
La première journée de la réunion de famille s’était bien passée. Du moins a-t-on évité de se jeter les verres à la figure, à Bruxelles, en ce mercredi 11 juillet 2018, pour l’ouverture du 26e sommet de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN). Certes, au petit déjeuner, devant Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’organisation, qui blêmissait de l’autre côté de la table, Donald Trump s’en est pris violemment à la chancelière allemande, Angela Merkel. « L’Allemagne est totalement contrôlée par la Russie. Ils [les Allemands] tirent 60 % de leur énergie de la Russie. Je pense que c’est une très mauvaise chose pour l’OTAN », a-t-il ressassé. Mais on s’est vite rassuré dans les couloirs, car le président américain s’est ensuite mis au travail, sans autres invectives à l’encontre de ses vingt-huit partenaires.
On a même réussi, au cours de la session plénière du Conseil de l’Atlantique nord, l’organe de décision politique de l’OTAN, à traiter le sujet corrosif du « partage du fardeau » financier de la défense commune. Les Etats-Unis assument 72 % des dépenses dans l’OTAN : c’est trop, répète Washington. En 2014, après l’annexion illégale de la Crimée par la Russie, tous avaient décidé de hisser leur effort de défense à 2 % de leur PIB dans les dix prochaines années. On a fait le point, ce 11 juillet : déjà 87 milliards de dollars (77,4 milliards d’euros) de plus dans les budgets militaires européens ! Au dîner, l’ambiance s’est presque détendue. L’hôte de la Maison Blanche a arraché des demi-sourires à coups d’anecdotes sur le golf. Il a fanfaronné sur sa relation avec le Nord-Coréen Kim Jong-un, à qui il venait d’envoyer la chanson Rocket Man, d’Elton John.
Trump, de méchante humeur
Au deuxième jour, tout s’est gâté. Jeudi 12 juillet, la réunion consacrée à l’Ukraine et à la Géorgie, deux Etats candidats pour rejoindre l’organisation, était prévue à 8 h 45. Trump est arrivé en retard. De méchante humeur : « Il est inacceptable que les Etats-Unis paient pour les autres. » L’addition ? « C’est maintenant, pas dans dix ans ! Et ce devrait être 4 % ! » L’Américain s’est alors tourné vers le Turc Recep Tayyip Erdogan : « Tu as les pleins pouvoirs, tu peux augmenter ton budget ! » Puis vers Angela Merkel : « Tu as de l’argent, l’Allemagne est un pays riche ! » Dans le groupe des chefs d’Etat soufflés par cet échange « plus que viril », selon une source présente, les femmes ont pris les choses en main. La chancelière allemande s’est levée. Elle a réclamé au secrétaire général Stoltenberg une rencontre d’urgence. La présidente estonienne, Kersti Kaljulaid, s’est plantée devant Trump : « Donald, mon pays est à 2 %. Mais, sans l’Allemagne, on ne serait ni dans l’OTAN ni dans l’Union européenne. »
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