poker à deux pour sauver le Brexit

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La première ministre et le chef de l’opposition travailliste ont dit avoir eu des discussions « constructives » mercredi, pour tenter de trouver un compromis permettant au Royaume-Uni de quitter l’UE avec un accord.

Par Philippe Bernard et Cécile Ducourtieux Publié aujourd’hui à 05h45, mis à jour à 05h45

Temps de Lecture 6 min.

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Manifestation anti-Brexit le 3 avril à Londres.
Manifestation anti-Brexit le 3 avril à Londres. ISABEL INFANTES / AFP

Impensable, voire sacrilège vingt-quatre heures auparavant, la rencontre a eu lieu mercredi 3 avril après-midi. La première ministre Theresa May et Jeremy Corbyn, chef de la « très fidèle opposition de Sa Majesté » – son titre officiel – se sont assis autour d’une table dans le bureau de Mme May à la chambre des Communes, entourés de leurs conseillers, pour une mission de la dernière chance : façonner, à neuf jours de l’échéance, l’accord sur le Brexit que ni le gouvernement conservateur, ni le Parlement, ne sont parvenus à trouver depuis près de trois ans.

Lire aussi : La brouille, le divorce, le chaos… « Le Monde » raconte la saga du Brexit en trois actes

La partie de poker de la sortie de l’Union européenne (UE) se joue désormais en face-à-face, entre deux adversaires entre lesquels le degré de confiance avoisine zéro, le fossé politique est béant et les stratégies antinomiques.

Mme May a besoin de M. Corbyn pour se tirer du bourbier, elle veut l’impliquer au maximum dans un compromis qui fait hurler les conservateurs et rester dans l’histoire comme la première ministre qui a réussi à mettre en œuvre le Brexit. De son côté, M. Corbyn souhaite le Brexit mais ne veut pas en être tenu pour responsable, tout en se faisant le champion du maintien des droits sociaux européens. Surtout, il veut mettre à profit le chaos pour provoquer des élections et tenter de prendre la place de Mme May.

Ni l’un ni l’autre des protagonistes ne sont réputés pour leur flexibilité ni pour leur talent de négociateur. Pour tout simplifier, la première ministre est une europhile tiède à la tête d’un parti nettement europhobe tandis que M. Corbyn a passé sa vie à pourfendre l’UE mais dirige aujourd’hui un parti largement proeuropéen. C’est dire si les chances de succès apparaissent minces a priori.

Rêve d’une « Global Britain »

Rédigé en langue de bois, le communiqué publié par Downing Street à l’issue de la rencontre se veut raisonnablement optimiste. Les pourparlers ont été « constructifs, chaque partie faisant preuve de flexibilité et de détermination pour faire cesser l’actuelle incertitude sur le Brexit ». Le compte rendu fait par Jeremy Corbyn est nettement moins engageant : « Theresa May doit accepter que son accord sur le Brexit est mort et qu’elle doit bouger dans la direction du Labour. Elle ne l’a pas fait autant que je l’attendais, mais nous continuerons nos discussions demain [jeudi]», a affirmé le leader travailliste avant de qualifier la réunion d’« utile mais non concluante ».

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