Zeev Sternhell, historien israélien spécialiste du fascisme, est mort

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Zeev Sternhell  à Paris en 2014.

Plongé dans les livres et les archives, l’historien israélien Zeev Sternhell, mort le dimanche 21 juin, à l’âge de 85 ans, a aussi été un combattant, au sens le plus littéral du terme, un « mentsch », disaient ses amis, en yiddish : homme de valeur et d’exception. Sa femme, Ziva Sternhell, historienne de l’architecture, compagne intellectuelle de son existence et mère de ses deux filles, Tali et Yaël, l’appelait avec tendresse « Alexandre le bienheureux », résumant l’esprit qui animait ce caractère trempé mais bon vivant, fuyant les souvenirs trop lourds portés par le passé, parce qu’il refusait qu’ils entament sa foi inébranlable dans les Lumières et le progrès, en dépit des modes. Cette allusion à un film d’Yves Robert, dans la veine soixante-huitarde, rendait bien son optimisme communicatif, renforcé par sa haute taille, un regard serein et légèrement amusé, l’accent provençal qui teintait son français – sa principale langue écrite qu’il parlait couramment (tout comme des pointes d’intonations polonaises habitaient son hébreu) – mais également l’attachement indéfectible à une France qui ne lui offrit ni poste ni citoyenneté en retour.

Parallèlement à sa carrière universitaire internationale, Zeev Sternhell était officier réserviste dans l’armée israélienne et, à ce titre, il a participé à toutes les guerres menées par l’Etat juif, depuis la première conquête du Sinaï, « Suez », en 1956, jusqu’au Liban, en 1982. A peine installé à Oxford pour une année sabbatique, en 1973, il se porte volontaire sitôt appris le déclenchement de la guerre du Kippour. Il confiait sans hésitation « avoir la chose militaire dans le sang ». Cette passion-là ne l’a pas empêché de contribuer activement à la fondation de La Paix maintenant (Shalom Akhchav), en 1978, ni de s’opposer, avec la même vigueur, à l’occupation et à la colonisation des territoires conquis pendant la guerre des Six-Jours – où il a retrouvé le champ de bataille du Sinaï.

Militantisme pacifiste

Son militantisme pacifiste lui a valu, en 2008, d’être visé par un attentat perpétré à son domicile par un colon, dont il n’a échappé que par miracle, l’année même où on lui décernait le prix d’Israël pour ses travaux de sciences politiques. Il défendait avec une ardeur quasi guerrière ses positions historiographiques, cette fois usant d’arguments, mais sans jamais craindre de se faire des ennemis, dès lors qu’il s’attaquait aux personnages les plus intouchables ou à des collègues hostiles, détestant par-dessus tout la médiocrité ou le copinage.

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