mécontent des investigations sur des proches de Trump, le ministère de la justice tente d’évincer un procureur

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Le procureur chargé du discrict sud de New York, Geoffrey Berman, lors d’une conférence de presse le 10 octobre.

Les démêlés du président américain Donald Trump avec sa propre justice n’en finissent pas. Vendredi 19 juin, le ministère de la justice a annoncé la démission du procureur du district sud de New York, Geoffrey Berman, qui supervise les principales poursuites engagées contre les alliés du président Donald Trump. Une information démentie quelques heures plus tard par le principal intéressé, qui a fait savoir dans un communiqué qu’il « n’avait pas l’intention de démissionner de [son] poste ». Et de poursuivre : « Je démissionnerai lorsqu’un candidat désigné par le président sera confirmé par le Sénat. Jusqu’à ce moment-là, nos enquêtes se poursuivront sans interruption. » En vertu de la loi fédérale, un procureur américain nommé par les juges d’un tribunal de district, comme Berman, peut exercer ses fonctions « jusqu’à ce que le poste vacant soit pourvu » par un candidat validé par le Sénat.

Le ministère de la justice n’a donné, dans son communiqué succinct, aucune explication concernant la prétendue démission de Berman, mais a annoncé que Trump nommait Jay Clayton, l’actuel patron du gendarme boursier américain, la SEC (Securities and Exchange Commission), à sa place. Cet avocat d’affaires n’a pratiquement aucune expérience en tant que procureur fédéral.

Le chef de la minorité démocrate du Sénat, Chuck Schumer, a manifesté son inquiétude, estimant que « cette démission annoncée tard vendredi soir empeste la corruption potentielle de la procédure légale ». « Qu’est-ce qui met le président Trump en colère ? Une action antérieure de ce procureur ou une action en cours ? », s’est-il interrogé.

Proches du président

Geoffrey Berman, procureur depuis 2018 dans le puissant district sud de New York, a notamment supervisé la mise en accusation de Michael Cohen, l’ex-avocat de M. Trump condamné à trois ans de prison en décembre 2018 pour avoir menti au Congrès, fraudé sur ses impôts et acheté le silence de deux anciennes maîtresses présumées de M. Trump pendant la campagne présidentielle de 2016, en violation des lois électorales.

M. Berman a également conduit l’enquête sur les efforts de Rudy Giuliani, l’actuel avocat personnel du président, et deux de ses associés, Lev Parnas et Igor Fruman, pour discréditer Joe Biden, devenu l’adversaire démocrate de M. Trump pour la présidentielle de novembre. Ils ont notamment été accusés en octobre de violations du financement des campagnes électorales fédérales, notamment pour avoir caché l’origine d’un don de 325 000 dollars à un groupe soutenant la réélection de Trump.

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Faveurs à Erdogan

Cette décision d’évincer Berman survient également quelques jours après la publication d’extraits d’un livre confession de l’ancien conseiller à la sécurité nationale de Trump, John Bolton, selon lequel le président américain aurait tenté d’interférer dans une enquête menée par Berman concernant la banque publique turque Halkbank, accusée d’avoir contourné l’embargo américain contre l’Iran.

Des pressions qui auraient eu pour but d’obtenir en échange du président turc, Recep Tayyip Erdogan, la libération d’un pasteur américain emprisonné en Turquie, explique l’ancien conseiller. Six semaines après la libération du pasteur, Bolton raconte que lors d’un appel au président turc, « Trump a ensuite dit à Erdogan qu’il s’occuperait de tout, expliquant que les procureurs du district sud n’étaient pas son peuple, mais celui d’Obama, un problème qui serait réglé lorsqu’ils seraient remplacés par son peuple ». La Maison Blanche cherche à bloquer la diffusion publique du livre de Bolton, affirmant qu’il est publié sans autorisation formelle certifiant que le manuscrit était exempt d’informations classifiées.

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De précédents limogeages

L’administration Trump a limogé plusieurs responsables chargés de superviser l’action gouvernementale. L’inspecteur général de la diplomatie américaine, Steve Linick, limogé mi-mai par M. Trump, a expliqué que le département d’Etat savait qu’il enquêtait à ce moment-là sur deux dossiers potentiellement gênants pour le ministre Mike Pompeo, un proche du président.

« Pourquoi un président se débarrasse-t-il du procureur qu’il a lui-même choisi dans le district sud de New York un vendredi soir, à moins de cinq mois de l’élection [présidentielle] ? » s’est interrogé vendredi sur Twitter Preet Bharara, le prédécesseur de M. Berman, qui avait été lui-même limogé en mars 2017 après avoir refusé de démissionner, comme le lui demandait Donald Trump.

Le Monde avec AFP et AP



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