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En janvier 2018, Emmanuel Macron se trouve en visite officielle en Chine. Il évoque alors la nécessité de définir une « nouvelle grammaire » dans les relations entre le pays hôte et l’Europe. Tout en prononçant le mot-clé de « réciprocité » dans les échanges commerciaux et les investissements, il perpétue aussi une forme de lyrisme, prisée en son temps par Jacques Chirac. « Je suis venu, comme on le dit en Chine, vous proposer de lancer une brique pour obtenir du jade », dit alors le président français, dans un hymne à « l’intelligence partagée ». Deux ans et demi plus tard, il n’y a plus de place pour le lyrisme.
Au gré de la crise du Covid, l’affrontement sino-américain a pris une ampleur sans précédent. L’UE est sous pression, sommée de sortir de la ouate et des logiques purement commerciales. La Commission, Paris et Berlin partagent dorénavant un vœu géopolitique : l’UE doit affirmer sa souveraineté, protéger ses secteurs stratégiques et avancer les yeux ouverts, entre une Amérique trumpienne méconnaissable et une Chine de plus en plus assertive.
« Changement de logiciel »
Cette voie propre à l’Europe apparaîtra en filigrane du 22e sommet UE-Chine, prévu lundi 22 juin. Il réunira en visioconférence le président du Conseil européen, Charles Michel, la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, le président chinois Xi Jinping et son premier ministre, Li Keqiang. A l’origine, la discussion devait servir de préparation à un sommet spécial entre l’ensemble des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE et le président Xi Jinping, prévu à Leipzig à la mi-septembre. Mais l’Allemagne a annoncé son annulation début juin, en raison de la crise sanitaire. En vérité, le rendez-vous n’aurait pas permis d’obtenir les avancées souhaitées. Les Européens veulent traduire leur prise de conscience en choix politiques, avant de se tourner vers Pékin.
Ils commencent à le faire, comme le prouve la présentation le 17 juin d’un livre blanc par la Commission, visant à protéger les marchés européens contre des entreprises étrangères largement subventionnées par des Etats, représentant une concurrence déloyale. Les outils envisagés par Bruxelles – des amendes, mais aussi le blocage d’acquisitions – visent en priorité la Chine. « C’est un changement de logiciel, d’approche, de modèle complet », se réjouit un conseiller d’Emmanuel Macron, défenseur d’une souveraineté européenne.
« L’unité européenne doit être prise au sérieux »
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