Les banques chinoises régionales en difficulté face au besoin de relance

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Devant le siège de la Banque centrale chinoise, à Pékin, le 3 février.

Le directeur de Hengfeng Bank, une banque locale de la province du Shandong, une province côtière entre Pékin et Shanghai, était connu pour ses largesses. Entre deux dîners dans des restaurants de luxe, Cai Guohua détournait les fonds de la banque à son profit ou au profit de ses proches grâce à des sociétés-écrans. Il faisait aussi bénéficier ses relations de prêts à taux préférentiels ou d’actions de la banque, en échange de généreux pots-de-vin.

Les sommes en jeu sont astronomiques : en tout, Cai Guohua est accusé d’avoir reçu ou détourné 10,3 milliards de yuans, soit 1,3 milliard d’euros. Arrêté en novembre 2017, il est jugé en ce moment par un tribunal du Shandong et risque la prison à perpétuité, voire la peine de mort. Une telle sentence n’aurait rien d’étonnant puisque son prédécesseur, à la tête d’Hengfeng de 2008 à 2013, a été condamné à mort pour des faits similaires en décembre 2019. Sa banque, elle, est en redressement depuis 2017 sous la houlette du gouvernement de la province.

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Derrière ce mouton noir de la finance chinoise, plusieurs banques locales sont en grande difficulté : la prise de contrôle de Baoshang Bank, en mai 2019, par la Banque centrale chinoise, une première depuis plus de vingt ans, avait jeté un froid sur le secteur, faisant exploser les taux d’emprunt de nombre d’autres banques locales, sur le marché de la dette. La banque était liée au magnat Xiao Jianhua, accusé de corruption et kidnappé en 2017 par les services chinois.

450 milliards de yuans de prêts renégociés

En novembre 2019, Harbin Bank, plus grande institution du nord-est du pays, elle aussi liée à Xiao Jianhua, a dû être secourue par des entités d’Etat qui ont pris 48 % des parts, de même que la Bank of Jinzhou, située dans la même région, dont 44 % ont été vendus à des institutions étatiques. L’épidémie de Covid-19, qui a fait plonger le produit intérieur brut de 6,8 % au premier trimestre, pose la question de manière plus urgente encore : les quelque 4 000 banques locales chinoises, à qui Pékin demande de soutenir les PME, ont-elles les reins assez solides pour s’acquitter de cette tâche ?

Les autorités ont appelé les institutions financières à faire preuve de tolérance pour le recouvrement des prêts d’entreprises mises en difficulté par l’épidémie

Contrairement à 2008, où la Chine avait opté pour un plan de relance basé sur des investissements publics financés par de la dette, le plan de relance post-Covid annoncé fin mai doit passer davantage par des baisses de charges et des investissements dans les « infrastructures d’avenir » comme la 5G. Mais une de ces composantes reste l’octroi de prêts à taux bas pour les entreprises, une mission dévolue aux banques. Qui plus est, les autorités ont appelé les institutions financières à faire preuve de tolérance pour le recouvrement des prêts d’entreprises mises en difficulté par l’épidémie. Fin avril, le régulateur bancaire annonçait que 450 milliards de yuans de prêts avaient été renégociés au premier trimestre, contre 81 milliards sur la même période l’année dernière.

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