Au Brésil, Bolsonaro se résout à se séparer de son sulfureux ministre de l’éducation

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L’ancien ministre de l’éducation, Abraham Weintraub, a annoncé sa démission du gouvernement, à Brasilia, le 18 juin.

Il était l’une des rares personnalités à côté de laquelle Jair Bolsonaro pouvait parfois, en comparaison, avoir l’air d’un dirigeant respectable et pondéré. Après un peu plus d’une année de gestion chaotique, marquée par d’innombrables polémiques, le ministre de l’éducation brésilien, Abraham Weintraub, s’est finalement résolu, jeudi 18 juin, à quitter son poste.

Son départ est tout sauf une surprise. M. Weintraub était sous pression depuis des semaines, poursuivi en justice pour racisme, injures et diffusion de « fake news ». Jusqu’au bout, Jair Bolsonaro a pourtant tenté de sauver de son fidèle allié – en vain. « La confiance, ça ne s’achète pas, ça s’acquiert », a affirmé jeudi M. Bolsonaro, dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux annonçant le départ de son ministre, avant d’échanger une fraternelle accolade avec son « partner in crime ».

Ancien banquier et professeur d’économie à la carrière médiocre, rien ne prédestinait Abraham Weintraub, 48 ans, à diriger l’un des ministères les plus importants de la république. Rallié au candidat d’extrême droite durant la campagne victorieuse de 2018, il est malgré tout propulsé à la tête du portefeuille de l’éducation en avril 2019. A l’époque, Weintraub dit vouloir « décréter la paix » avec les recteurs et professeurs, échaudés par l’arrivée de Bolsonaro au pouvoir. C’est tout l’inverse qui se produira.

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Un style aussi volcanique que vulgaire

Sur le fond, le ministre part en croisade : promotion de l’école militarisée, lutte contre la théorie du genre, les quotas raciaux, ou les méthodes du pédagogue Paulo Freire… Weintraub s’attaque en priorité aux universités, soupçonnées par le pouvoir d’être des repaires de gauchistes. En 2020, le budget du ministère de l’éducation fond de 17 % et 68 universités fédérales du pays voient s’envoler jusqu’au quart ou au tiers de leur budget. Près de 8 000 bourses de recherche et d’étude dans l’enseignement supérieur sont brutalement coupées.

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Abraham Weintraub lors de sa nomination au poste de ministre de l’Education, à Brasilia, le 9 avril 2019.

Mais c’est sur la forme que le ministre se distingue le plus. Weintraub, c’est d’abord un style, aussi volcanique que vulgaire, inspiré directement de celui son mentor Bolsonaro, mais aussi d’Olavo de Carvalho, maître à penser de l’extrême droite brésilienne. En un an, Weintraub accuse pêle-mêle les universités d’accueillir sur leur campus des « plantations extensives de marijuana » ainsi que des « sans-terres et des gens à poil ». Il compare des perquisitions judiciaires à la « nuit de cristal », traite Emmanuel Macron de « crétin opportuniste », publie des tweets ironiques et racistes contre la Chine, remplaçant les « r » par des « l » afin d’imiter un supposé accent chinois…

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