« La crise sanitaire a été le “choc de réalité” dont nous avions besoin »

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Publié aujourd’hui à 06h00

Docteure en sciences politiques, militante du Parti vert et chantre de l’anticorruption, Claudia Lopez, 50 ans, est la première femme élue maire de Bogota. Elle a pris ses fonctions le 1er janvier, deux mois avant le début de la pandémie. Perchée à 2 600 mètres d’altitude, la capitale colombienne, qui a accueilli des centaines de milliers de familles déplacées par la violence du conflit armé (1964-2016), compte aujourd’hui 8 millions d’habitants, 10 millions avec les municipalités adjacentes. Plus de 400 000 Vénézuéliens s’y sont installés au cours des cinq dernières années. Dixième épisode de notre série de quatorze entretiens avec des maires de métropoles mondiales, sur leur vision de la ville après la pandémie due au coronavirus.

Vous avez emporté l’élection en octobre 2019 avec 35 % des voix. Fin avril, un sondage de l’institut Invamer vous créditait de 89 % d’opinions favorables. Pourquoi ce bond ?

Le plus étonnant reste encore d’avoir gagné… Les obstacles étaient nombreux. Un, parce que je suis une femme – tout est partout toujours plus difficile pour les femmes, la politique encore plus que le reste. Deux, parce que je suis lesbienne, ce qui dans un pays catholique n’a jamais aidé personne. Trois, parce que je suis fille d’institutrice. Je ne viens ni d’une grande famille ni d’un milieu fortuné. Il est clair que je n’inspirais pas confiance à tout le monde.

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Depuis le début de la crise sanitaire, j’ai démontré que je sais écouter, faire équipe et décider. Bref, que je sais gouverner. Dans mon discours d’investiture, j’ai dit que j’avais gagné l’élection dans une ville et que je prenais mes fonctions dans une autre, parce que Bogota venait de connaître une vague de mobilisation inédite. Des dizaines de milliers de jeunes et de moins jeunes sont descendus dans la rue pour exiger un changement de cap. Trois mois après ma prise de fonctions, la pandémie a une fois encore bouleversé la donne. Je gouverne une ville décidément différente de celle où j’ai été élue, mais j’applique les principes que j’ai toujours défendus : la confiance, la transparence et le dialogue.

Cette crise est sans précédent, dans le sens littéral du terme. Quelles ressources avez-vous mobilisées pour y faire face ?

Issue du monde universitaire, je fais confiance à la science. La première chose que j’ai faite a donc été de me tourner vers le monde universitaire et le monde médical. Tous les scientifiques contactés, du secteur public comme du secteur privé, ont répondu avec une absolue générosité. Chercheurs, médecins et fonctionnaires ont défini ensemble un plan d’action, sur la base de ce qui se passait en Europe.

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