Le coronavirus, piège en haute mer

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Publié aujourd’hui à 04h00

Les appels au secours arrivent de la planète entière. Quelques lignes, souvent rédigées dans un anglais approximatif, puis, comme autant de bouteilles à la mer, les courriels sont envoyés à de multiples destinataires – syndicalistes, inspecteurs maritimes, médecins ou amis. On y lit toujours ces premiers mots : « S’il vous plaît, aidez-nous. »

Sous le pseudo « Lupang423 », Jomar écrit au nom d’un équipage philippin en route pour Gibraltar, sur un cargo de 130 m de long. « Le monde est en chaos, le virus frappe partout et personne ne sait ce qui va se passer. Laissez-nous retrouver nos familles. Elles ont peut-être été infectées. Nous voulons les tenir dans nos bras avant qu’il ne soit trop tard. Nous vous en prions, relayez notre demande. » A des centaines de milles nautiques de là, Youri réclame assistance, lui aussi. Le jeune Russe indique être « coincé » au large du Nigeria avec « un grand nombre » de ses compatriotes. « Nos contrats ont expiré depuis longtemps, même les trente jours supplémentaires prévus en cas de problème sont dépassés. Et on sait bien que si une deuxième vague de Covid-19 démarre, nous allons rester là encore des semaines et des semaines. Nous voulons rentrer chez nous. Il faut vite nous rapatrier, maintenant. »

Qu’ils soient titulaires d’un brevet maritime ou employés de bord, la fulgurance de la pandémie a pris au piège 400 000 navigants, soit un cinquième des « gens de mer » recensés à travers le monde : 200 000 attendent de débarquer, 200 000 autres de prendre la relève. En Asie comme en Amérique latine ou en Afrique, bien des Etats continuent d’interdire les changements d’équipages, ce qui les conduit à refouler leurs propres ressortissants.

Dans la baie de Manille, 35 000 Philippins seraient toujours confinés sur des paquebots, avec interdiction de descendre à terre. « Les autorités portuaires obéissent à des protocoles sanitaires très stricts. Récemment, Hongkong s’est ouvert, Singapour aussi, mais à Taïwan, il manque toujours un coup de tampon », s’énerve un haut fonctionnaire français. Et Pékin, qui se mure de nouveau par crainte d’une deuxième vague, n’envoie vraiment pas un bon signal, selon lui.

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Les femmes et les hommes qui ont réussi à quitter un navire ou, à l’inverse, sont proches d’y embarquer, doivent observer une quarantaine de quatorze jours fréquemment prolongée. Trouver un avion, pour l’aller comme pour le retour, s’avère un casse-tête pour les armements, car les long-courriers restent rares. Il faut aussi se battre pour obtenir des visas.

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