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Tenu par visioconférence en raison du coronavirus, le rendez-vous des ministres de la défense de l’OTAN, mercredi 17 juin, aura pu être moins agité qu’en la présence physique des 29 représentants alliés. La journée fut quand même « très nerveuse » selon un participant, tant la Turquie, une fois encore, a empoisonné l’atmosphère.
L’ordre du jour était des plus classiques : la posture de défense et de dissuasion de l’Alliance atlantique d’un côté, les conséquences de l’épidémie de Covid-19, de l’autre. Mais, lundi, la ministre française Florence Parly a appelé le secrétaire général, Jens Stoltenberg, pour évoquer un incident grave, entre alliés. Le 10 juin, la frégate française Courbet, sous commandement de l’OTAN dans l’opération de surveillance « Sea Guardian » dans l’est de la Méditerranée, a été mise en joue par la marine turque. Un événement de trop, après une série de « comportements centrifuges incompatibles avec l’esprit de l’Alliance », dénonce le ministère des armées à Paris.
Début juin, un cargo sous pavillon tanzanien suspecté de transporter des armes, le Cirkin, avait été repéré par le commandement maritime de l’OTAN (Marcom), quittant la mer Egée. Il a indiqué se diriger vers Gabès, en Tunisie. Mais en chemin, comme d’autres bateaux avant lui, il a changé de direction pour la Libye, en masquant son immatriculation et en coupant son émetteur d’identification automatique AIS. Escorté par deux frégates turques, le cargo était bien protégé. Aux militaires grecs et français qui les ont interrogés sur leur route, les Turcs se sont présentés comme « navires OTAN », utilisant abusivement l’identifiant radio de l’organisation.
Opération extrêmement agressive
Quand Marcom a demandé au Courbet d’interroger le cargo, une des frégates turques a, durant près de quarante secondes, et à trois reprises, actionné son radar de conduite de tir contre lui – cette « illumination » est la dernière étape avant l’ouverture du feu. La marine turque avait aussi placé ses tireurs de bord en position derrière leurs affûts. Ces opérations sont aussi rares qu’extrêmement agressives. « On ne peut accepter qu’un allié fasse cela, indiquait, mercredi, le ministère des armées français. On ne peut plus prétendre qu’il n’y a pas de problème turc. Il faut le voir, le dire, le traiter. »
L’agacement français est aussi fort que mis en scène, face à ce que les sources gouvernementales nomment « le Misrata express », ces allées et venues de cargaisons d’armes d’un bord à l’autre de la Méditerranée, en violation de l’embargo frappant la Libye. La Turquie affrète « une noria » pour venir en soutien au gouvernement de Faïez Sarraj de Tripoli (reconnu par l’ONU), dénonce Paris, qui s’est rangé du côté adverse de Khalifa Haftar.
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