Les Vingt-Sept se jaugent sur leur plan de relance

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Pour la première fois, vendredi 19 juin, les dirigeants européens discuteront (par visioconférence) du plan de relance de la Commission européenne, qui prévoit d’emprunter 750 milliards d’euros et d’en redistribuer la majeure partie – 500 milliards d’euros – sous forme de subventions aux pays les plus affectés par la pandémie de Covid-19. Mais personne n’imagine, à ce stade, qu’ils trouveront un accord tant ce projet qui rend l’Europe plus solidaire et plus fédérale est novateur. Et même si les positions se sont rapprochées ces derniers jours, il reste trop de sujets sur lesquels les Vingt-Sept sont encore en désaccord.

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« Ce sera un tour de chauffe » qui permettra à chacun d’exprimer son point de vue, résume-t-on à l’Elysée. Les négociations plus sérieuses viendront en juillet, quand les chefs d’Etat et de gouvernement se retrouveront en chair et en os après trois mois de rencontres virtuelles. « L’idée, c’est que l’échange ne dégénère pas », confie un diplomate, avant de poursuivre : « Si l’on arrive à délimiter le champ de bataille, ce sera déjà bien. » Pas question en effet de rejouer le psychodrame du sommet du 26 mars, quand la discussion entre l’Italie et les Pays-Bas, et plus globalement entre le sud et le nord de l’Union, a réveillé les douloureux souvenirs de la crise de la zone euro il y a dix ans et d’une Europe divisée.

En réalité, les lignes de fracture qui traversent l’Union aujourd’hui sont bien moins nettes qu’elles ont pu l’être. Car la mue radicale de l’Allemagne, désormais favorable à l’émission d’une dette commune pour financer un transfert massif aux pays les plus en difficulté, a rebattu les cartes des alliances généralement à l’œuvre en Europe.

Aujourd’hui, le président Emmanuel Macron et la chancelière Angela Merkel promeuvent ensemble la proposition de la Commission, qu’ils ont largement contribué à faire émerger. Il s’agit, comme l’explique la secrétaire d’Etat aux affaires européennes française, Amélie de Montchalin, de sortir des « logiques de bloc », du « Nord contre le Sud » ou des « frugaux [qui sont des contributeurs nets au budget européen] contre bénéficiaires ».

« Un consensus émerge »

« Le changement de pied de Merkel nous a beaucoup surpris. Mais, clairement, une fois que Paris et Berlin sont d’accord, cela change la dynamique », admet un diplomate d’un des quatre « frugaux » (Autriche, Pays-Bas, Suède, Danemark), unis par leur goût de la discipline budgétaire. De fait, aujourd’hui, ces pays ne contestent plus le principe d’une dette mutualisée, auquel ils étaient pourtant, comme l’Allemagne, très hostiles il y a encore un mois. Ils souhaitent qu’elle soit utilisée pour prêter – et non pas donner – de l’argent à des pays comme l’Italie ou l’Espagne, dont la gestion des comptes publics n’est pas toujours des plus vertueuses, de leur point de vue.

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