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C’est peut-être la fin de l’étrange impunité dont jouissait en France Rifaat Al-Assad, l’oncle du président Bachar Al-Assad et ex-bourreau de l’opposition syrienne, qui coulait depuis une trentaine d’années des jours tranquilles, entre son hôtel particulier de la très huppée avenue Foch, à Paris, et ses propriétés de la Costa del Sol et des bords de la Tamise. Le frère cadet de Hafez Al-Assad, fondateur du régime baassiste, a été condamné mercredi 17 juin à quatre ans de prison, pour s’être constitué dans l’Hexagone, avec l’argent des contribuables syriens, un empire immobilier d’une valeur de 90 millions d’euros.
Le tribunal correctionnel de Paris, qui a sanctionné « des faits d’une exceptionnelle gravité », a ordonné la confiscation de ces « biens mal acquis » sans toutefois délivrer de mandat d’arrêt contre l’octogénaire, absent du procès pour raisons médicales. Ses avocats, qui ont dénoncé « un procès à caractère politique », « sans la moindre preuve de flux financiers illicites », ont annoncé leur intention de faire appel. Compte tenu de son âge et de sa santé fragile, il est peu probable que Rifaat Al-Assad aille un jour en prison.
Basses œuvres
Le chef des Brigades de défense, une formation paramilitaire en charge des basses œuvres du régime syrien, est accusé d’avoir orchestré en 1982 la sanglante reconquête de Hama, alors épicentre d’une insurrection antigouvernementale, dirigée par les Frères musulmans. De cette opération, qui a causé des milliers de morts, en majorité civils, et conduit à la destruction d’une partie du centre historique de la ville, il a gardé un surnom : le « boucher de Hama ». Deux ans plus tôt, en représailles à une tentative d’assassinat raté de Hafez Al-Assad, il avait envoyé ses sbires massacrer des centaines de détenus, dans la prison de Palmyre.
En 1984, la relation entre les deux frères vire à l’aigre. Profitant d’une hospitalisation du président, l’ambitieux Rifaat ordonne aux Brigades de défense de se déployer dans Damas. Mais le coup d’Etat est déjoué et le benjamin de la famille Assad, évincé de l’armée, est obligé de s’exiler. Il s’établit d’abord en Suisse, puis en France, avec une suite de 200 fidèles. Lui qui ne disposait d’aucune fortune personnelle, commence à se bâtir un immense patrimoine, principalement en Espagne, mais aussi au Royaume-Uni et en France où il acquiert, outre sa demeure de l’avenue Foch, des dizaines d’appartements de standing dans les beaux quartiers parisiens et un domaine de 45 hectares dans le Val-d’Oise.
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