Au Canada, la mobilisation contre le racisme met en lumière les violences subies par les minorités autochtones

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Lors d’une manifestation contre le racisme, le 5 juin à Toronto.

LETTRE DE MONTRÉAL

A Vancouver, Calgary, Edmonton, Toronto ou Montréal, les Canadiens ont été des milliers, début juin, à se mobiliser aux côtés de leurs cousins américains afin de protester contre le racisme et les violences policières, scandant à leur tour « Black Lives Matter ». Lors de la manifestation organisée à Ottawa le 5 juin, le premier ministre Justin Trudeau a posé un genou à terre en hommage à George Floyd, dont l’agonie filmée, le 25 mai, à Minneapolis (Minnesota), a soulevé un mouvement mondial de contestation.

Quelques jours auparavant, interrogé sur son refus systématique de commenter les attitudes et les actions de Donald Trump, il avait opposé un long silence. Vingt et une secondes d’un mutisme assourdissant et accusateur. « La critique la plus dure jamais portée contre le président américain », ont jugé certains commentateurs. « Une marque de plus de la lâcheté du premier ministre canadien », ont asséné quelques opposants politiques.

Le premier ministre canadien Justin Trudeau (au centre), pose le genou en hommage à George Floyd, le 5 juin à Ottawa.

Mais sa difficulté apparente à affronter son puissant voisin n’a pas empêché Justin Trudeau de jeter une pierre dans son propre jardin. « Il est temps pour nous, Canadiens, de reconnaître que, nous aussi, nous avons nos défis. La discrimination est une réalité vécue par des Canadiens noirs et racisés tous les jours. Il y a de la discrimination systémique au Canada », a-t-il déclaré.

« Racisme systémique »

Le Canada n’a certes jamais adopté de lois raciales, telles les lois Jim Crow en vigueur aux Etats-Unis aux XIXe et XXe siècles, qui privaient les citoyens noirs de leurs droits et imposaient la ségrégation. Mais le pays a connu cependant jusque dans les années 1950 des clauses restrictives en matière immobilière qui interdisaient la vente de propriétés à des Noirs, à des juifs ou à des immigrants chinois.

Et, si un débat s’est bien engagé pour savoir s’il était judicieux de parler de « racisme systémique » − le premier ministre québécois, François Legault, rejette par exemple cette accusation −, des enquêtes récentes démontrent que des discriminations perdurent aujourd’hui encore en matière d’accès à l’emploi ou à l’éducation pour la minorité noire au Canada. Plusieurs responsables dans la police, notamment celui de la ville de Montréal, ont par ailleurs annoncé des mesures à venir pour lutter contre le profilage racial dont leurs services seraient encore complices lors d’interpellations.

Lire aussi « Au Canada, février est le Mois de l’histoire des Noirs. Mais de quels Noirs ? »

Mais la vague de dénonciation du racisme qui a déferlé sur le Canada a surtout eu pour effet de pousser le pays à regarder en face le sort qu’il réserve à sa propre minorité stigmatisée et discriminée, celle constituée par les peuples des Premières Nations. En quelques jours, plusieurs drames mettant en scène des Autochtones sont venus rappeler à quel point ils n’étaient toujours pas considérés comme des citoyens à part entière.

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