John Bolton règle ses comptes avec Donald Trump

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L’ex-conseiller à la sécurité nationale, John Bolton, le 17 février à Durham (Caroline du Nord).

Les efforts déployés par la Maison Blanche pour contrecarrer la publication du livre de John Bolton, prévue le 23 juin, ont pris tout leur sens avec la parution d’extraits dans le New York Times, le Washington Post, ainsi que dans le Wall Street Journal, mercredi 17 juin.

Il s’agit certes de la parole d’un ancien diplomate, parti avec pertes et fracas de son poste de conseiller à la sécurité nationale, et le tempérament de sniper de John Bolton a été éprouvé par bien d’autres avant Donald Trump.

Mais cette parole est néanmoins dévastatrice, parce que les lettres de créances conservatrices de John Bolton sont difficilement attaquables et parce que le septuagénaire, parvenu au terme d’une longue carrière, n’a plus de raison de garder le silence.

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Le titre du livre The Room Where It Happened (La pièce où ça s’est passé, Simon and Schuster), est en lui-même tout un programme. L’ancien ambassadeur des Etats-Unis aux Nations unies a travaillé pour Donald Trump pendant plus d’un an, de mars 2018 à septembre 2019. D’innombrables photos le montrent au côté du président, notamment dans le bureau Ovale, un bloc-notes à la main. L’éditeur de l’avocat de formation devenu diplomate assure que, contrairement à ce qui dit la Maison Blanche, qui l’a attaqué en justice lundi, ces mémoires ont été expurgées de toutes informations pouvant porter atteinte aux intérêts américains. Leur charge politique, elle, est intacte.

Des calculs de réélection

Le fil conducteur des extraits publiés mardi pourrait se résumer d’une seule phrase : « J’ai du mal à identifier toute décision importante de Trump pendant mon passage à la Maison Blanche qui n’a pas été motivée par des calculs de réélection. » Elle apparaît dans une tribune du même auteur publiée par le quotidien des affaires, au terme d’une démonstration cruelle de la « stratégie chinoise » suivie par le président des Etats-Unis. Ce choix n’est pas anodin : il s’agit de l’un des rares domaines où de nombreux experts, pourtant rebutés par le style et les instincts non-conventionnels de Donald Trump, sont souvent prêts à lui faire crédit de constance et de détermination.

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Selon John Bolton, cette fermeté n’est qu’apparente. Elle n’a cessé d’être érodée par la volonté de rester quatre années supplémentaires à la Maison Blanche, coûte que coûte.

Elle pousse ainsi, selon lui, Donald Trump, lors d’un sommet bilatéral avec son homologue chinois Xi Jinping au Japon, en juin 2019, « à orienter la conversation vers la prochaine élection présidentielle américaine, faisant allusion à la capacité économique de la Chine de peser sur la campagne en cours, plaidant auprès de Xi pour s’assurer qu’il gagnera ». Il s’agit en l’occurrence d’obtenir l’engagement d’achats par la Chine de produits agricoles américains otages de la guerre commerciale opposant Washington à Pékin, alors que les Etats ruraux constituent un pilier électoral du trumpisme.

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