le paradoxe de Minneapolis, ville progressiste face à sa police violente

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Minneapolis, le 12 juin. Marques Armstrong porte un T-shirt avec l’inscription « Bob KKKroll Must Go! » lors d’un rassemblement devant le syndicat de la police, pour réclamer le départ de Bob Kroll, le dirigeant du syndicat.

C’est le paradoxe de Minneapolis, paisible cité du Midwest devenue l’épicentre d’une révolte nationale contre les violences policières après la mort de George Floyd, le 25 mai. Côté face, une ville multiculturelle à la pointe des mouvements considérés comme progressistes dans l’Amérique de 2020. Côté pile, une communauté impuissante depuis des années face aux dérives de son service de police, le Minneapolis Police Department (MPD).

Impossible d’incriminer un manque de diversité au sein du conseil municipal : sur douze élus, trois sont des Afro-Américains, un Somalien-Américain et une Mexicaine-Américaine. Onze sont démocrates – et l’antenne du parti dans le Minnesota, le Democratic Farmer Labor Party, se situe traditionnellement à la gauche du mouvement –, le dernier appartient au Green Party écologiste. Les dernières élections, en 2017, ont vu le départ des derniers élus réticents à une réforme de la police.

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Et pourtant, les morts et les mouvements de protestation se répètent inlassablement. En 2000, Charles Sanders, un Noir de 29 ans, est touché par trente-trois coups de feu tirés par cinq policiers. Il n’était pas armé. La communauté afro-américaine réclame des réformes. Mais comme l’explique l’ancien maire démocrate R. T. Rybak (2002-2014), les attentats du 11 septembre 2001 sont venus bouleverser la question sécuritaire aux Etats-Unis : « Brusquement, la sécurité intérieure est devenue le nouvel horizon pour les services de police locaux. Le gouvernement fédéral a coupé les fonds pour les projets de sécurité publique de proximité, et ils ont donné de l’argent pour l’entraînement et l’équipement militaires des polices. Cela a empiré une situation déjà toxique ».

Peu de Noirs dans la police

En 2015, la mort de Jamar Clark, un Afro-Américain de 24 ans abattu par un policier du MPD lors de son interpellation, provoque un nouveau mouvement – et quelques réformes, dont celle qui permet la révocation immédiate des policiers qui ne réagissent pas face à l’usage disproportionné de la force par un de leurs collègues. La mesure a été appliquée à trois agents présents lors de la mort de George Floyd.

Cinq ans plus tard, Minneapolis se retrouve pourtant ramenée au point de départ. Car la ville bouge, mais le MPD reste, lui, figé dans le temps. 90 % des policiers n’habitent pas la ville, et une faible part sont noirs – deux fois moins qu’au sein de la population générale, même si le chef est un Afro-Américain depuis 2017. Lors des trois dernières années, pas moins de 25 millions de dollars de dommages et intérêts ont été versés par la municipalité pour indemniser des victimes d’abus policiers.

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