« Au fond, je suis optimiste, nous nous relèverons »

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Dario Nardella, le maire de Florence, pendant la réouverture de la Galerie des Offices, le 2 juin 2020.

Depuis la fin du XIIIe siècle, c’est dans les murs de l’ancien Palazzo della Signoria (aujourd’hui Palazzo Vecchio) que sont gérées les affaires de Florence. Presque seul au cœur de ce gigantesque palais déserté, visité chaque jour, habituellement, par des milliers de touristes, le maire de la cité toscane, Dario Nardella, a accordé un entretien au Monde, dans son sublime bureau décoré de fresques à la gloire des Médicis, pour évoquer les conséquences de la pandémie et les pistes pour que Florence, et avec elle les grandes villes d’art italiennes, trouve les moyens d’une nouvelle renaissance. Sixième épisode de notre série de quatorze entretiens avec des maires de métropoles mondiales, sur leur vision de la ville après la pandémie due au coronavirus.

Le 3 juin, le gouvernement Conte a rétabli les liaisons interrégionales et rouvert les frontières nationales, permettant, en théorie, le redémarrage du tourisme. Vu depuis votre ville, l’activité est-elle vraiment en train de repartir ?

Ça commence, très doucement. Ces derniers jours, dans le centre, j’ai vu quelques touristes. La Galerie des Offices a rouvert, de même que l’Accademia (où est exposé le David de Michel-Ange), les musées nationaux rouvrent les uns après les autres, la plupart des églises sont de nouveau accessibles aux visites, avec toutes les limitations imposées par la sécurité… A l’aéroport, le trafic repart également. Le 4 juin a atterri le premier vol Air France venu de Paris depuis près de trois mois. C’est très important pour le tourisme, mais aussi pour d’autres activités liées à l’export, en particulier la mode et le luxe, très implantés dans la région.

Evidemment, pouvoir se promener dans votre ville dans ces conditions est une chance incroyable, mais en tant que maire, quel genre de sentiments cela vous inspire-t-il ?

C’est un mélange de beauté et de désolation. Derrière ce calme, il y a de la tristesse, de la souffrance, des morts. Nous avons eu 172 décès dans la ville (pour 400 000 habitants), ce qui, en proportion, est moins que Milan, mais plus que Rome. La situation s’est améliorée, et nous n’avons presque plus de nouveaux cas depuis plusieurs semaines.

Les premiers visiteurs de la Loggia dei Lanzi depuis la réouverture des monuments au public, le 2 juin à Florence.

Pour l’économie, et surtout le tourisme, c’est terrible. Le PIB de l’agglomération florentine est estimé à 35 milliards d’euros, et le tourisme représente 15 % de ce chiffre – nous avons recensé 14 millions de visites l’an passé. Mais cette activité est très concentrée dans le centre de la ville. Et là, l’économie souffre terriblement. C’est pour cette raison que nous faisons tout pour encourager les gens à revenir. Si tout va bien, nous espérons récupérer 30 % de notre activité touristique d’ici à la fin de l’année. Mais nous savons que nous ne retrouverons pas de niveaux importants avant 2021.

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