En Allemagne, l’affaire George Floyd remet la Constitution au cœur des débats

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LETTRE DE BERLIN

Des manifestants dénoncent le racisme et rendent hommage à George Floyd, à Stuttgart (Allemagne), le 13 juin.

Selon les pays, la colère suscitée par la mort de George Floyd, étouffé par un policier le 25 mai à Minneapolis (Etats-Unis), ne provoque pas tout à fait les mêmes controverses.

En Allemagne, par exemple, le débat sur le déboulonnage de statues célébrant des figures du colonialisme, s’il existe, n’a pas le même caractère passionnel qu’en Belgique, au Royaume-Uni ou en France. En revanche, une autre polémique, absente ailleurs en Europe, divise l’opinion publique outre-Rhin. Son objet : la présence du mot « race » dans la Constitution.

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Celui-ci figure à l’article 3 alinéa 3 : « Nul ne doit être discriminé ni privilégié en raison de son sexe, de son ascendance, de sa race, de sa langue, de sa patrie et de son origine, de sa croyance, de ses opinions religieuses ou politiques. Nul ne doit être discriminé en raison de son handicap. »

Le combat pour la suppression de toute référence à la race dans la Loi fondamentale de 1949 ne date pas d’hier. Dans un rapport publié en 2008, l’Institut allemand des droits de l’homme avait déjà soulevé le problème, estimant que la Constitution d’un Etat démocratique ne pouvait contenir un terme « utilisé depuis la fin du XVIIe siècle pour catégoriser et hiérarchiser des groupes de personnes ». En 2015, l’association Initiative des personnes noires en Allemagne s’était engagée à son tour dans la bataille, expliquant que le mot race devait être banni de la Loi fondamentale car « lié à l’histoire de l’esclavage, de l’oppression coloniale et des persécutions du régime nazi ».

Un débat relancé par Les Verts

Relancé par Les Verts en mars, peu après les fusillades perpétrées contre deux bars à chicha dans la ville de Hanau (Hesse), le débat trouve aujourd’hui un écho inédit en Allemagne, à la suite de l’onde de choc déclenchée à travers le monde par la mort de George Floyd.

Depuis quelques jours, de nombreux responsables politiques se sont ainsi emparés d’un sujet sur lequel ils étaient restés jusque-là relativement discrets.

C’est le cas de la ministre de la justice, Christine Lambrecht, membre du Parti social-démocrate (SPD). D’après elle, la référence à la race se justifiait en 1949 car, à l’époque, « les pères et mères de la Constitution (…) voulaient nommer les types de discrimination dont les gens avaient souffert sous le nazisme ». Soixante-dix ans plus tard, elle estime cependant que « la discussion a évolué », et que, « pour lutter contre le racisme, il convient désormais de bannir la notion de race de la Constitution ».

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