une vaste mais inefficace campagne de manipulation du Web venue de Russie

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Des centaines d’articles sur Internet, des infox par dizaines, le tout orchestré par une mystérieuse entité russophone déterminée à semer le doute dans les opinions publiques occidentales. Voilà ce qu’ont découvert les chercheurs de l’entreprise Graphika, et ce qu’ils exposent dans un rapport, publié mardi 16 juin, dont Le Monde a pu prendre connaissance au préalable.

Les experts de Graphika, qui font référence dans l’analyse des opérations de manipulation et de propagande en ligne, détaillent dans ces travaux le fonctionnement et l’ampleur de « Secondary Infektion » : une opération de longue main qui a débuté en janvier 2014, a connu son apogée fin 2018 et début 2019 avant de s’arrêter début 2020.

Alors que le cœur d’autres opérations de propagande documentées (comme celle menée lors de la campagne présidentielle américaine de 2016) était constitué de publications sur les réseaux sociaux dopées par la publicité, « Secondary Infektion » a essentiellement investi un tout autre terrain : celui des blogs et des forums. En tout, les experts de Graphika ont identifié près de 2 500 articles qui ont été publiés en sept langues et sur 300 plates-formes différentes.

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Les intérêts de Moscou

Pour Graphika, « Secondary Infektion » – appelée ainsi en référence à l’opération de propagande Infektion, qui a consisté, dans les années 1980, à répandre l’idée selon laquelle le virus du sida avait été créé par les Etats-Unis – était « conduite depuis la Russie ». Les experts s’appuient notamment, pour étayer leurs propos, sur « des erreurs de langue spécifiques caractéristiques des russophones natifs », mais aussi sur les cibles visées.

Pour autant, « l’organisation et les individus responsables sont inconnus », note le rapport. « Nous n’avons donc pas de vision complète de ses capacités et de ses motivations », expliquent les chercheurs, précisant qu’il est « très probable qu’une part importante des archives de l’opération » aient disparu. D’autant plus qu’il n’est pas certain que cette dernière ait été abandonnée : « Nous ne les avons pas vus poster ces six dernières semaines. Ils restent peut-être discrets pour ne pas se faire repérer. Ils ont pu changer de tactique », explique Ben Nimmo, l’un des auteurs du rapport, interrogé par Le Monde : « Ils peuvent encore être en train de poster quelque part. Il nous faut chercher. »

Les articles publiés sur Internet dans le cadre de « Secondary Infektion », qui mêlaient infox, faux documents grossiers ou des propos plus génériques, épousaient fortement les intérêts de Moscou. « L’ampleur de l’opération est impressionnante, mais le nombre de ses thématiques était relativement modeste. (…) Le but était principalement de provoquer des tensions entre ceux que la Russie perçoit comme ses ennemis », écrivent les chercheurs.

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