En campagne, la machine à propagande du gouvernement polonais tourne à plein régime

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Le président polonais Andrzej Duda, à la télévision, lors d’une conférence de presse sur la situation de la pandémie de coronavirus à Varsovie, le 19 mai.

Ils sont surnommés le « ministère de la propagande » ou qualifiés de « médias gouvernementaux ». Les médias publics polonais sont devenus, depuis l’arrivée au pouvoir du parti national conservateur Droit et justice (PiS), fin 2015, un cas d’école en matière d’information soumise. Alors que le président sortant et candidat du PiS, Andrzej Duda, est en lice pour sa réélection, la machine de désinformation gouvernementale, à deux semaines du premier tour prévu le 28 juin, tourne à plein régime en sa faveur, forte d’une subvention extraordinaire de 2 milliards de zlotys (451 millions d’euros), votée par la majorité trois mois avant le scrutin.

Les médias publics polonais sont devenus un véritable phénomène à l’échelle européenne et, plus largement, des démocraties occidentales. A l’exception peut-être de la Hongrie, aucun gouvernement n’a autant asservi, à force de purges massives, les services publics d’information aux intérêts du parti au pouvoir. Commentaires exclusivement partisans, manipulations grossières, mensonges flagrants… tous les coups sont permis pour discréditer l’opposition et chanter les louanges de la majorité. L’ampleur de l’intoxication est telle que bien des Polonais affirment qu’en matière de propagande, « même les communistes étaient plus subtils ».

Se plonger dans le monde de l’information publique polonaise, c’est se retrouver dans une réalité parallèle où les faits n’ont aucune importance, aucun équilibre n’est nécessaire et aucun code éthique n’est de rigueur. C’est un concentré de théorie sur la « post-vérité » d’une part, de narrations populistes de l’autre. Le discours dominant clame que le parti au pouvoir est seul représentant légitime de l’intérêt national, et que l’opposition est au service de forces « antipatriotiques », la plupart du temps étrangères. Une opposition régulièrement qualifiée d’« antidémocratique ».

Réalité alternative

Alors que la campagne électorale bat son plein, le président sortant, Andrzej Duda, y est présenté comme un quasi-saint, protecteur de la tradition polonaise, grand modernisateur et distributeur d’argent public (domaines où il est dépourvu de prérogatives), « le seul président depuis 1989 qui tient ses promesses ». Son principal rival, Rafal Trzaskowski (Plate-forme civique, centre droit), bien que catholique, est accusé de vouloir mettre en œuvre une « révolution idéologique de gauche imposée à l’échelle européenne » et de croire dans le « Dieu de Spinoza », un « philosophe juif », hérétique, qui « clamait que le mal est le bien et le bien est le mal. »

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