Paul Whelan, l’Américain condamné à Moscou pour espionnage et nouveau pion dans les relations avec Washington

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L’Américain Paul Whelan dénonce « une parodie de procès », le 15 juin 2020, lors de son procès, à Moscou.

Sur sa pancarte, regard droit face au juge, il a tout dit par écrit : « Une parodie de procès ! » Paul Whelan, Américain de 50 ans, a été condamné pour espionnage au profit des Etats-Unis à seize ans de prison, lundi 15 juin, par un tribunal de Moscou. Cet ancien marine, qui a aussi les nationalités britannique, canadienne et irlandaise, avait été arrêté le 28 décembre 2018 dans le prestigieux hôtel moscovite Metropol, début d’une affaire semblant cousue de fil blanc. « Ils ont cru arrêter un James Bond en mission alors qu’ils ont kidnappé un Mister Bean en vacances », a ironisé Paul Whelan lors du procès qui, depuis le 23 mars, s’est tenu à huis clos. Motif invoqué par le juge : le caractère sensible des informations du dossier.

Les services de sécurité ont expliqué que Paul Whelan avait été pris « en plein acte d’espionnage » : l’accusé avait en sa possession une clef USB avec des informations classées. Un coup monté, s’est-il défendu. Cet ancien soldat américain, qui se rendait souvent à Moscou, assure y être venu pour un mariage. Directeur de la sécurité de BorgWarner, fabricant international de pièces détachées pour automobiles, il avait noué de nombreux contacts avec des Russes, professionnels et personnels. C’est l’un d’eux qui lui a donné la clé USB. Paul Whelan pensait qu’elle contenait des photographies d’un précédent séjour.

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Le procès n’a guère permis d’éclairer le fond de l’affaire. Le procureur est convaincu, selon le récit d’audience de l’avocat de Paul Whelan, qu’il est « un officier, au moins un colonel, de l’agence de renseignement de la défense américaine ». Très mobilisé sur ce cas, l’ambassadeur américain à Moscou, John Sullivan, a dénoncé un procès « non équitable et peu transparent où aucune preuve n’a été produite ». Après la condamnation, il s’est engagé « à consulter le gouvernement américain et Mike Pompeo ». Le mois dernier, le secrétaire d’Etat américain a demandé la libération de Paul Whelan. Dès l’annonce du verdict, le condamné a lancé un appel à Donald Trump pour que le président américain intervienne en sa faveur.

« L’atmosphère des années Staline »

Depuis le début, l’affaire est d’autant plus politique qu’elle s’ajoute à la longue liste des sujets de tension entre Moscou et Washington. « C’est la démonstration, une fois de plus, de la radicalisation des services spéciaux russes dans leur lutte contre les “ennemis”. Cela recrée l’atmosphère des années Staline, dénonce Andreï Kolesnikov, politologue au centre Carnegie, à Moscou. Le cas Whelan peut être utilisé politiquement par le Kremlin de Vladimir Poutine. Sur la scène intérieure, pour mobiliser l’électorat à la veille du vote constitutionnel du 1er juillet. Sur la scène extérieure, avec un nouvel argument à exploiter dans sa relation avec Donald Trump. »

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