Le spleen des Hongkongais, face à la Chine, un an jour pour jour après le défilé historique

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Reese Tan, 25 ans, le 3 juin à Hongkong, avec son passeport BN(O), pour British National (Overseas), ou « Citoyen Britannique (Outre-mer) ».

En repensant aux douze derniers mois au cours desquels Hongkong a connu le plus large mouvement de protestation politique de son histoire, les mots que choisissent les Hongkongais sont souvent les mêmes : lassitude, fatigue, désespoir, mélancolie, découragement, impasse, « à quoi bon ? ». Ou, plus prosaïquement : « On est foutus »

« Il y a un an, j’étais très motivée. Sentir que nous étions tellement solidaires, tellement unis, nous pensions vraiment que notre détermination allait gagner », affirme Shirley Hui, mère célibataire qui importe des produits de beauté américains, et qui était dans la rue, le 16 juin 2019, avec son fils de 12 ans. Mais, aujourd’hui, les mêmes Hongkongais ont perdu espoir. « Comme tout le monde, je voudrais plus que jamais que Hongkong reste Hongkong. Mais, quand vous regardez ce qui s’est passé en un an, force est de constater que la situation n’a fait qu’empirer », ajoute Shirley.

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Le bilan de cette année de mobilisation magistrale est mitigé. Certes, les manifestants ont obtenu l’abandon formel du projet de loi controversé à l’origine du mouvement, concédé le 4 septembre 2019 par Carrie Lam, la chef de l’exécutif. Mais ils ont payé très cher cette victoire. La punition est tombée fin mai, avec l’annonce que le Parlement chinois allait imposer à Hongkong une loi de sécurité nationale qui semble, avant même que l’on en connaisse les détails, bel et bien vouée à faire taire toute velléité de contestation politique. On n’affronte pas Pékin impunément…

Pour beaucoup, cette nouvelle loi est l’estocade finale, alors que le mouvement est déjà affaibli. « La voix de la raison me dit qu’il faut faire le dos rond pour le moment. Même si l’on tient à nos libertés, ce n’est pas le bon moment pour se battre contre la Chine. Et nous allons tous beaucoup souffrir économiquement. L’avenir n’est pas très beau à regarder », déclare en soupirant Jeff Lau, assistant chez un gestionnaire de fonds, qui ajoute, en riant : « Mais je suis peut-être influencé par ce que j’entends dire par mon patron, qui est très “bleu” [pro establishment]. »

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« Notre futur, c’est ce cauchemar »

Par contraste avec le spleen actuel, il y a seulement un an, les Hongkongais étaient tout feu tout flamme. Ils s’étaient découverts unis et portés par leur détermination commune de ne pas laisser passer au Parlement local un projet de loi autorisant les extraditions vers la Chine. Ils affichaient ainsi leur volonté de résister à l’emprise chinoise. Après une première manifestation en blanc le dimanche 9 juin, qui avait réuni 1 million de personnes (déjà un record historique), c’est une marée humaine de 2 millions de personnes, en noir, cette fois, qui était sortie dans la rue le 16 juin.

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