London Breed, maire de San Francisco : « Distanciation physique, masques : notre nouvelle normalité »

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Mayor London Breed in her office at City Hall in San Francisco, CA.

DARCY PADILLA / VU POUR “LE MONDE”

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Publié aujourd’hui à 06h00

Les villes-monde après le Covid

Partout dans le monde, les maires ont été en première ligne dans la gestion de la pandémie due au nouveau coronavirus. Les principaux foyers infectieux se sont concentrés dans les métropoles, et plus ces métropoles étaient attractives et connectées, plus elles ont souffert – « L’épidémie a clairement profité des forces de la mondialisation urbaine pour se développer », écrivait le géographe Michel Lussault dans nos colonnes. Comment les édiles ont-ils vécu cette crise inédite ? Comment articulent-ils ses premiers enseignements avec les politiques urbaines qu’ils avaient mises en œuvre, notamment en matière de lutte contre le réchauffement climatique ? Nos correspondants ont interrogé, dans le monde entier, quatorze maires ou gouverneurs (Barcelone, San Francisco, Kigali, Manchester, Séoul, Florence, Abidjan, Montréal, Budapest, Bogota, Bangkok, Tokyo, Madrid et Mexico). Leurs entretiens, que nous publions du 14 au 21 juin, témoignent de la vulnérabilité des métropoles mais aussi des ressources qu’elles sont capables de mobiliser pour répondre aux crises sanitaire, climatique et démocratique.

London Breed, une des rares femmes à la tête d’une grande ville aux Etats-Unis, a été élue en 2018 sur la promesse de lutter contre la crise du logement à San Francisco, qui compte 7 000 sans-abri pour une population de 800 000 habitants. La question aura été au cœur de la lutte contre la pandémie, de laquelle London Breed espère néanmoins voir sortir des progrès en matière de protection de l’environnement. Nous l’avons interrogée avant la mort de George Floyd et le début des émeutes aux Etats-Unis.

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Vous avez été la première élue du pays à proclamer l’état d’urgence sanitaire à San Francisco, le 25 février, alors qu’aucun décès n’avait encore été signalé. Qu’est-ce qui vous a conduite à prendre cette décision ?

Cela s’est fait à la suite de discussions avec nos experts en santé publique et les responsables des services d’urgences de la ville : dans quelle mesure étions-nous prêts – ou pas – et ce que cela pouvait signifier. Ces conversations ont commencé dès janvier. Quelqu’un a partagé avec moi une vidéo de la situation à l’hôpital de Wuhan. C’était vraiment difficile de croire que c’était réel et que cela puisse se produire ici. Parler de l’épidémie était une chose. Voir ce qui se passait en était une autre.

Mais tous vos collègues maires de grandes villes avaient les mêmes informations. Vous avez même devancé les autres élus de la baie de San Francisco…

Ce qui m’a fait réagir, c’est qu’on me disait que nous pourrions ne pas être en mesure de gérer la situation. A San Francisco, nous avons UCSF, Kaiser Permanente et de nombreux autres hôpitaux… Nous avons tous ces hôpitaux et on me disait que nous n’avions pas les moyens de gérer l’augmentation des cas prévisibles si nous ne faisions rien ? Là, je dois dire que je me suis un peu énervée [rires].

« Nous essayons d’être créatifs. Nous avons notamment fait dessiner des cercles dans les parcs pour inciter à respecter les distances »

Mais j’ai eu le déclic. J’ai encouragé à prendre des mesures plus agressives. J’étais inquiète. J’avais vu la situation à Wuhan et en Italie. Ça m’a fait réfléchir et je me suis dit qu’il fallait être proactif, devancer le problème. Nous étions tous préoccupés par les conséquences d’éventuelles mesures sanitaires sur la vie des gens et leurs moyens de subsistance. Mais je me suis dit que, si nous n’étions pas capables de contrôler la situation, nous ne pouvions absolument pas attendre davantage.

London Breed dans son bureau à la mairie de San Francisco le 9 juin.

Le 15 mars, trois jours avant le gouverneur de la Californie, vous avez pris une ordonnance de « shelter in place » (« confinement à domicile ») mais sans prononcer d’interdiction formelle de sortir sous peine de sanction. Dans un pays aussi soucieux de la liberté individuelle, comment fait-on pour imposer des mesures de santé publique ?

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