il faut repenser l’OTAN, et sans doute penser l’après-OTAN »

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L’OTAN est à l’image de ces acteurs magnifiques qui continuent de monter sur scène en faisant semblant d’ignorer le cancer qui les ronge. A 70 ans, est-ce l’heure de la retraite ?

Publié aujourd’hui à 11h36, mis à jour à 11h36 Temps de Lecture 4 min.

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Soixante-dix ans, ça se fête ! C’est l’âge respectable qu’atteint, jeudi 4 avril, l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord, bras armé de l’Occident créé à Washington pendant la guerre froide. Elle a valeureusement survécu à son pendant communiste, le pacte de Varsovie, disparu il y a trois décennies dans le naufrage de l’Union soviétique.

On fera donc assaut de célébrations, de satisfecit et de professions de foi pour l’occasion. Et pourquoi pas ? L’OTAN, après tout, a de beaux restes. Soyons honnêtes : la chirurgie esthétique fait des prodiges. Car en réalité, l’Alliance n’est pas au mieux de sa forme. Certains la disent même condamnée, comme ce dirigeant d’un de ses 29 Etats membres qui veut bien parier, en aparté, que l’OTAN n’existera plus dans cinq ans. L’actuel président de son principal bailleur de fonds, les Etats-Unis, Etat fondateur, n’évoque-t-il pas régulièrement devant témoins l’idée de s’en retirer ? Cette information, rapportée par le New York Times, n’a pas été démentie par la Maison Blanche.

Alors, à l’image de ces acteurs magnifiques qui continuent de monter sur scène en faisant semblant d’ignorer le cancer qui les ronge, l’OTAN augmente ses budgets, lance de nouveaux programmes d’armements, déploie des troupes comme si de rien n’était. Comme si cette alliance d’un XXe siècle bipolaire s’était doucement coulée dans un monde radicalement différent et infiniment plus complexe. Comme si Donald Trump n’ébranlait pas tout l’édifice par son travail de sape. Bien sûr, l’appareil tiendra encore quelque temps.

Plus rapidement que ses alliés, Paris a pris acte de la profondeur du changement imposé à la politique étrangère américaine par l’unilatéralisme de l’administration Trump

L’OTAN n’explosera pas comme le pacte de Varsovie. Mais le cœur n’y est plus. Chaque jour apporte son signe de faiblesse : lundi 1er avril, c’était, par exemple, l’annonce par le Pentagone de la suspension de la livraison d’équipement pour les chasseurs F-35 de l’armée turque, alliée de l’OTAN, en raison de l’obstination d’Ankara à acquérir un système russe de défense antiaérienne, malgré les objections de Washington. Chaque jour qui passe renforce une évidence : il faut repenser l’OTAN – et sans doute penser l’après-OTAN.

Sérieusement bousculés, les alliés réagissent différemment. Depuis que le doute s’est installé, à la faveur des deux derniers sommets de l’OTAN, sur les intentions des Etats-Unis, trois types de réactions se dessinent.

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