Les Emirats arabes unis mettent en garde Israël sur l’annexion

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Le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo (à gauche), avec l’ambassadeur émirati aux Etats-Unis, Yousef Al-Otaiba, le 13 janvier 2019 à Abou Dhabi.

C’est une première pour un haut dignitaire du Golfe, dont aucun pays n’a de relations diplomatiques officielles avec Israël. La tribune publiée en hébreu en « une » du Yediot Aharonot par Yousef Al-Otaiba, l’influent ambassadeur émirati aux Etats-Unis, est un coup d’éclat au milieu du brouhaha des réactions au projet d’annexion par l’Etat hébreu d’une partie de la Cisjordanie, le 1er juillet. Faisant mine de hausser la voix en se posant en « ardent défenseur du peuple palestinien », Yousef Al-Otaiba prévient : l’annexion, une entorse au droit international qui condamnerait la solution à deux Etats, « renversera à coup sûr et immédiatement les aspirations israéliennes à tisser des liens plus forts » avec le monde arabe et les Emirats arabes unis (EAU).

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Inédite sur la forme, la tribune l’est aussi sur le fond. Elle fait voler en éclats plusieurs tabous du discours arabe officiel sur Israël. A trois reprises, le diplomate parle de « normalisation ». Ce terme, « “tatbi”, en arabe, reste un gros mot », entaché d’une connotation honteuse, rappelle Ian Black, historien britannique et auteur d’Enemies and Neighbors : Arabs and Jews in Palestine and Israel, 1917-2017 (2017). Yousef Al-Otaiba balaie aussi ouvertement la doctrine de la Ligue arabe : le retrait d’Israël des territoires palestiniens occupés n’est plus un préalable pour se rapprocher de l’Etat hébreu. « Il ne se plaint pas du statu quo de l’occupation depuis cinquante-trois ans, mais prévient que la normalisation entre un Etat du Golfe et Israël ne doit pas être tenue pour acquise », poursuit l’historien.

Poisson-pilote

Que cette opération de communication aussi sensible qu’inédite ait été confiée à Yousef Al-Otaiba n’est pas étonnant. Ce diplomate de 46 ans, fils du premier ministre du pétrole des Emirats, fait partie d’un petit cercle de roturiers suractifs, comme Khaldoon Al-Mubarak, le patron du fonds d’investissement Mubadala, qui a l’oreille et la confiance de Mohammed Ben Zayed, dit « MBZ », le prince héritier d’Abou Dhabi et homme fort de la monarchie.

En poste depuis douze ans, l’ambassadeur, qui est aussi célèbre pour ses réceptions, où le Tout-Washington se presse, que pour sa propension à s’adjoindre les services de firmes de lobbying, a joué un rôle-clé dans le resserrement des liens entre son pays et les Etats-Unis. C’est en grande partie grâce à lui que les Emirats ont acquis outre-Atlantique l’image de l’allié arabe idéal, stable politiquement, libéral du point de vue des mœurs, doté d’une armée performante et de caisses gorgées de pétrodollars.

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