Le Pakistan et l’Inde en butte à une attaque historique de criquets pèlerins

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Essaims de criquets pèlerins dans un quartier résidentiel de Quetta, dans le sud-ouest du Pakistan, le 12 juin.

L’océan Pacifique a son phénomène El Niño, l’océan Indien, son dipôle. Caractérisé par une anomalie naturelle des courants marins, celui-ci modifie la température entre la mer et l’atmosphère et perturbe les conditions météorologiques. Il provoque, à l’ouest, des précipitations importantes sur la Corne de l’Afrique, et à l’est, une sécheresse pouvant donner lieu, comme cet hiver, à de gigantesques incendies en Australie. Ce dipôle serait à l’origine, d’après les experts, de l’invasion historique de plusieurs centaines de millions de criquets pèlerins actuellement en cours au Pakistan et en Inde.

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Le dernier fléau de ce type remonte à 1993, d’après les agriculteurs de ces deux pays. « Cet hiver, les eaux de l’océan Indien ont atteint des températures anormalement élevées à cause du réchauffement climatique, ce qui a déclenché de fortes pluies dans la péninsule arabique, fournissant un terrain favorable à la reproduction des criquets », explique Roxy Mathew Koll, climatologue à l’Indian Institute of Tropical Meteorology de Pune, près de Bombay.

Les insectes, qui se reproduisent 400 fois plus vite que d’ordinaire, ont commencé par provoquer des dégâts considérables au Kenya, en Ethiopie et en Somalie. Ils se sont ensuite déplacés en Irak et en Iran, pour gagner enfin l’Asie du Sud, « à travers de multiples cycles de reproduction », se nourrissant de pâturages « rendus fertiles par les précipitations excessives causées par les perturbations occidentales » dans la région au cours des derniers mois. « Les criquets sont l’une des conséquences inattendues, par effet domino, des émissions de gaz à effet de serre », résume M. Koll.

Une calamité de plus

Dans la vallée de l’Indus, au Pakistan, la déferlante a démarré dès février, poussant les autorités à déclarer l’état d’urgence et à faire appel à l’aide internationale. « Un nombre anormal de criquets avait toutefois été remarqué dès le printemps 2019, d’abord dans les provinces du Balouchistan et du Sindh, puis au Pendjab », affirme Awais Sadiq Awan, l’un des responsables de la surveillance des prédateurs dans les campagnes, basé à Lahore.

Pour éviter une catastrophe, les paysans ont d’abord été invités à pulvériser dans leurs champs l’équivalent de centaines de milliers de litres de lambda-cyhalothrine, un insecticide de synthèse appartenant à la famille des pyréthrinoïdes, des composés potentiellement toxiques pour l’homme et mortels pour les abeilles, les chats et les animaux à sang froid.

Ces dernières semaines, des nuages d’insectes se sont abattus sur le blé, le coton, les bananes, les mangues et toutes les cultures maraîchères. « S’il n’est pas combattu à temps, le criquet pèlerin pourrait endommager plus de 35 % à 50 % de notre production agricole et entraîner la perte de moyens de subsistance pour des millions de personnes », estime Ghulam Rasool Baloch dans une tribune publiée jeudi 11 juin dans le Daily Times.

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