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Tribune. En économie, peu de sujets suscitent des débats aussi passionnés que celui de la hausse spectaculaire de l’endettement public qui suivra la crise due au Covid-19. Les projections du gouvernement suggèrent que la dette publique française devrait augmenter de 25 points de produit intérieur brut (PIB) pour atteindre 120 % du PIB. Ce chiffre est sans doute un minimum car la reprise de l’activité pourrait être lente, entraînant dans son sillage faillites d’entreprises et licenciements. Dans ce contexte, les administrations ne recouvriront pas la totalité des créances fiscales et sociales qui ont été reportées, et les défauts de paiement sur les prêts garantis par l’Etat creuseront le déficit plus qu’anticipé.
Ironie de l’histoire, tant les défenseurs du rôle économique de l’Etat que les tenants du libéralisme économique craignent l’effet déstabilisateur d’un endettement public trop important. Les premiers appellent à l’annulation de tout ou partie de la dette héritée des crises antérieures afin de retrouver des marges de manœuvre. Ils suggèrent ainsi, implicitement, que la France est proche d’un niveau de dette insoutenable. Les seconds appellent à la prudence budgétaire comme rempart contre l’inflation et la déstabilisation financière.
Pourtant, la dette n’est pas un problème économique par essence. La soutenabilité des finances publiques n’est pas remise en cause si la dette sert à accroître le potentiel productif. La dette qui finance des infrastructures publiques, le système éducatif, la recherche et l’innovation est une bonne dette. Mais il faut aller plus loin.
Etaler le choc
La récession en cours est d’une ampleur historique, et les conséquences à venir s’annoncent vertigineuses. Si certains scientifiques alertaient bien sur le risque de multiplication des épidémies avec la destruction des espaces naturels, personne ne pouvait anticiper l’occurrence et l’ampleur d’un tel évènement. Aucun mécanisme privé de mutualisation des risques ne peut nous assurer contre une crise comme celle que nous vivons.
En revanche, l’Etat dispose d’un horizon d’action long et stable. Il peut s’endetter dans des conditions plus favorables que n’importe quel agent privé. Ceci permet d’étaler un choc sur plusieurs décennies. L’Etat joue alors un rôle d’assureur en dernier ressort. S’il ne le fait pas pleinement, la déflagration mettra à mal la stabilité de nos sociétés. L’endettement sert usuellement à l’investissement. L’endettement public doit maintenant jouer un rôle d’assurance et amortir les effets dévastateurs de chocs incontrôlés.
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