Avec le mouvement « Black Lives Matter », le Royaume-Uni et la Belgique s’interrogent sur leur passé colonial

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La statue d’Edward Colston, négociant négrier du XVIIIe siècle, a été repêchée dans le port de Bristol, au Royaume-Uni, le 11 juin.

Un mouvement « des statues », avec des militants antiracistes de « Black Lives Matter » (BLM) listant désormais toutes celles de l’espace public qui symbolisent, de leur point de vue, « l’oppression blanche » : c’est l’étonnante conséquence, en Europe, du mouvement de protestation qui a suivi la mort de George Floyd aux Etats-Unis, tué par un policier de Minneapolis (Minnesota), le 25 mai.

Les militants de BLM ont ainsi lancé le débat sur un passé colonial et impérialiste occulté, pour mieux dénoncer des inégalités persistantes et encore aiguisées par la crise du coronavirus. Au Royaume-Uni, l’un des principaux foyers de la mobilisation européenne avec la Belgique, les statistiques montrent que les Noirs et les autres minorités ethniques sont morts en bien plus grande proportion que les Blancs.

Dans le port de Bristol, des militants ont spectaculairement jeté à l’eau la statue de l’esclavagiste Edward Colston. Elle a été repêchée, jeudi 11 juin, par les services de la mairie, et « sera placée en lieu sûr, puis ajoutée aux collections de nos musées », ont-ils fait savoir. La veille, Marvin Rees, le maire de la ville du Sud-ouest de l’Angleterre – un travailliste d’origine jamaïcaine – a expliqué qu’il voulait laisser la population décider quelle mémoire elle souhaitait honorer à la place du négociant du XVIIIsiècle. Certains ont déjà suggéré le nom de Paul Stephenson, un militant des droits civiques, qui, en 1963, lança avec succès une campagne de boycott des bus bristoliens dont les managers refusaient d’embaucher des chauffeurs noirs.

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A Oxford, c’est l’effigie de Cecil Rhodes, impérialiste et grand promoteur de la supériorité britannique, qu’un collectif d’étudiants de la prestigieuse université et de militants antiracistes veut décrocher du fronton du Oriel College. A Londres, la statue de Robert Milligan, un planteur esclavagiste du XVIIIsiècle, a été déboulonnée dans le calme, mardi, avec l’assentiment du maire travailliste de la ville, Sadiq Khan. Elle rejoindra le Museum of London Docklands.

Une réappropriation de l’histoire

A Glasgow, en Ecosse, le débat se focalise autour de la statue de Guillaume III d’Orange, roi anglais d’origine hollandaise, dont on a exhumé les liens avec le commerce d’esclaves. A Poole (sud de l’Angleterre), c’est la statue du fondateur du scoutisme, Robert Baden-Powell, qui est visée alors qu’un collectif d’habitants et des élus conservateurs s’opposent à son enlèvement.

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