Scandale allégué : c’est quoi le “St-Louis Gate”?

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La centrale thermique de St-Louis

Le St-Louis Gate est un présumé scandale politique qui place le Deputy Prime Minister (DPM), Ivan Collendavelloo, dans une situation très délicate. Une société danoise, Burmeister & Wain Scandinavian Contractor (BWSC), est soupçonnée de pratiques frauduleuses dans un exercice d’appel d’offres qui concerne la centrale thermique de St-Louis. Les pertes pour l’Etat s’élèvent à plus de Rs 700 M.

Le point sur ce « méga scandale », comme le décrit le leader de l’opposition.

Qu’est-il arrivé?

Un appel d’offres a été lancé en 2014 pour l’installation de moteurs de 15 MW à la centrale de St-Louis. C’est BWSC qui obtient le contrat pour avoir, dit-on à l’époque, présenté la meilleure offre.

Or, la Banque africaine de développement (BAD), bailleurs de fonds ayant supporté la réalisation du projet de St-Louis, a initié une enquête sur l’allocation du contrat à BWSC.

Il est suspecté que des pots-de-vin auraient été offerts à des officiels mauriciens pour qu’ils révèlent des informations secrètes à BWSC sur les autres soumissionnaires. Ce qui, si avéré, a donné un avantage conséquent à la firme danoise.

Entre-temps, en 2018, BWSC est informé par un whistleblower que des pots-de-vin auraient été offerts à des officiels mauriciens. Une enquête est initiée.

BWSC dit collaborer également auprès de l’investigation de la BAD. Les employés impliqués dans cette affaire sont à cet effet évincés. Deux d’entre eux sont dénoncés à la police danoise.

Le lundi 8 juin, la Banque africaine de développement émet un communiqué sur son site internet. Il y est indiqué que BWSC aurait fait preuve de « sanctionable practices » en vue de recevoir le contrat pour la centrale St-Louis.

Conséquence: BWSC est exclu pour 21 mois par la Banque africaine de développement pour « pratique de fraude et corruption ».

Quelles sont les conséquences à Maurice?

La nouvelle a l’effet d’une bombe dans l’île et fait la Une des journaux le mardi 9 juin.

L’opposition est également prompt à réagir. Le leader du PMSD, Xavier-Luc Duval, réclame l’institution d’une commission d’enquête.

Entre-temps, l’ancien député de la majorité Bashir Jahangeer rappelle avoir soulevé cette affaire au parlement en 2015.

Dans la foulée, il est relevé que l’offre de BWSC était supérieure de plus de Rs 700 M que la deuxième offre soumise.

Dès lors sont révélés des dessous troublants des tractations suspectées d’avoir eu lieu dans l’allocation de ce contrat.

On apprend notamment qu’un intermédiaire aurait agi auprès des officiels mauriciens ayant reçu des pots-de-vin.

Le PMSD, le MMM à travers Reza Uteem et le PTr… L’ensemble de l’opposition réclame la démission du DPM Ivan Collendavelloo, qui avait défendu le choix de la firme danoise au parlement en 2015.

Le leader de l’opposition réclame également la démission du Chairman du CEB, Seety Naidoo, colistier d’Ivan Collendavelloo aux élections générales, et de Christelle Sohun membre de l’Independent Review Panel considérée comme proche du ministre.

Les membres du board du CEB et le General Manager, Shamshir Mukoon, sont également demandés par l’opposition de « step down ».

Pourquoi la démission du DPM est demandée?

Ivan Collendavelloo est responsable du portefeuille de l’Energie, qui comprend l’allocation du contrat à BWSC. De plus, comme relevé par Bashir Jahangeer, le ministre a défendu le choix de la firme danoise au parlement.

Le leader de l’opposition a également révélé à l’Assemblée nationale qu’un certificat d’urgence a été signé par Ivan Collendavelloo. Ce, afin que le dossier de BWSC bénéficie de traitements rapides auprès de l’Independent Review Panel.

Le leader de l’opposition a également souligné en conférence de presse que « le ministre (Collendavelloo) était au courant » de cette affaire.

Des critiques sévères sont également émises à l’encontre d’Ivan Collendavelloo concernant les Rs 700 M supplémentaires dépensées de l’argent des contribuables.

Que font les autorités mauriciennes?

Le leader de l’opposition a réclamé l’institution d’une commission d’enquête présidée par un juge.

Le CEB a, le mercredi 10 juin, référé l’affaire à la commission anticorruption pour enquête. En interne, les ordinateurs de ceux ayant travaillé sur le dossier St-Louis ont été pris.

Le Premier ministre a indiqué au parlement avoir tenté d’obtenir plus amples information sur cette enquête auprès de la BAD. Mais celle-ci a refusé de communiquer les détails recherchés, mettant en avant la confidentialité requise pour l’investigation.

Qui est l’intermédiaire?

Son identité n’a pas encore été révélée au public. Le leader de l’opposition a toutefois livré des détails croustillant sur cette personne ayant agi auprès des officiels mauriciens.

Il s’agirait, selon Arvind Boolell, d’un « sous-contracteur ». Ce dernier aurait des « pas géométriques de 30 arpents » situés à « Pilot, Les Salines, Tamarins ». Il n’aurait « pas payé » pour ces terres depuis plusieurs années.

Pourquoi « St-Louis Gate »?

L’appellation « St-Louis Gate » se base sur le nom de la centrale thermique de St-Louis,  au coeur de cette polémique. Le leader de l’opposition, Arvind Boolell, a nommé ce présumé scandale « St-Louis Gate » lors d’une Private Notice Question à l’Assemblée nationale, le jeudi 11 juin.

« S’il veut déclarer la guerre à la fraude et à la corruption, est-il prêt à mettre sur pied une commission d’enquête présidée par un juge afin d’éclairer ce pays sur ce méga scandale appelé St-Louis Gate? », a déclaré Arvind Boolell.



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Le Mauricien

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