En Afrique du Sud, le désarroi des familles des victimes musulmanes du coronavirus

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Des membres d’une famille vêtus d’un équipement de protection enterrent le corps d’un homme décédé du Covid-19 au Klip Road Cemetry à Grassy Park, au Cap, le 9 juin 2020.

« On a pu voir le corps, mais il était enveloppé dans du plastique et on n’a même pas pu le toucher ». Depuis que son beau-père est mort du Covid-19, Esa Alexander, 5 ans, ne se remet pas de n’avoir pu lui dire correctement au revoir.

Comme ce photographe du Cap (sud-ouest), de nombreuses familles musulmanes d’Afrique du Sud sont plongées dans le désarroi à cause des strictes mesures de protection qui encadrent le déroulement des inhumations des victimes du nouveau coronavirus en Afrique du Sud.

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« C’est vraiment dur, confie lui aussi Ebriham Solomon, propriétaire d’une petite entreprise captonienne de pompes funèbres. En vingt-sept ans de carrière, c’est la première fois que je suis confronté à ça. »

La province du Cap-Occidental, qui inclut la deuxième ville du pays, est devenue depuis quelques semaines l’épicentre national de la pandémie de Covid-19. Les deux tiers des près de 53 000 cas et plus des trois quarts des 1 162 morts recensés à ce jour y sont concentrés.

« Même pas pu l’embrasser sur le front »

A cause des risques d’infection, les familles ne sont plus autorisées à laver ou à envelopper elles-mêmes les corps de leurs disparus. « On n’a même pas pu l’embrasser sur le front », regrette, inconsolable, Esa Alexander. « Leurs émotions peuvent prendre le dessus et elles peuvent être tentées de serrer dans leurs bras ou d’embrasser le mort », justifie en retour M. Solomon.

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« J’ai organisé il y a peu des funérailles pour une famille dont le père a passé huit semaines à l’hôpital avant son décès. Le seul contact avec leur père était le téléphone ou la vidéo, poursuit le patron de la société Haathiem al-lathaat. La famille n’a pas eu la chance de lui dire vraiment au revoir. »

Farhan Richards, qui a enterré son grand-père mardi 9 juin au Cap, confirme que le fait de ne pas avoir été autorisée à porter son cercueil fut particulièrement « difficile ». « Personne n’a pu faire son deuil, regrette-t-elle. Quand ils ont déposé le corps au fond du trou, j’ai trouvé très perturbant qu’ils jettent leur matériel de protection le long de son corps. C’était comme déshonorer notre proche. »

Le Monde avec AFP

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