« Blouses blanches pour vies noires », le mouvement qui dénonce le racisme dans le système de santé aux Etats-Unis

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Des membres du personnel soignant et des étudiants en médecine respectent huit minutes et quarante-six secondes de silence devant l’université d’Utah, le 5 juin, en hommage à George Floyd.

Une nouvelle pancarte est apparue dans les manifestations contre les injustices raciales aux Etats-Unis : « Blouses blanches pour vies noires. » De l’hôpital universitaire de Stanford, l’un des plus réputés du pays, à ceux de Houston, Miami et Chicago, des milliers de membres du personnel soignant ont manifesté leur solidarité ces derniers jours avec la communauté afro-américaine dans plusieurs dizaines de villes américaines.

Le mouvement White Coats for Black Lives est né en 2015 à l’initiative d’étudiants en médecine scandalisés par l’apathie régnant dans leurs facultés après la mort de Michael Brown à Ferguson (Missouri) et d’Eric Garner, à New York. « Le racisme est un problème de santé publique », professe l’association, qui est désormais représentée dans 55 universités.

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Dans la communauté noire, la mort de George Floyd, intervenant au milieu d’une pandémie qui l’affecte de manière disproportionnée, a ravivé le sentiment, tragiquement ancré dans l’histoire, d’injustice systémique face à la médecine. Au niveau national, alors qu’ils ne représentent que 12 % de la population, les Afro-Américains comptent pour 26 % des cas de Covid-19 et 23 % des morts, selon les centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC). Les causes sont bien connues : les comorbidités – diabète, obésité, maladies cardio-vasculaires – sont plus fréquentes parmi les Afro-Américains.

Disparités pas nouvelles

Mais les experts en santé publique mettent désormais aussi en cause la différence dans les traitements, selon la couleur de peau. « Ce biais inconscient qui est présent en chacun de nous », selon l’expression du docteur Venkata Gupta, qui manifestait le 2 juin devant la faculté de médecine de l’université du Missouri, à Columbia.

Début juin, les CDC ont rappelé aux professionnels de la santé la nécessité d’être attentifs à ne pas laisser leurs biais personnels influencer leur approche thérapeutique. Une étude préliminaire publiée par une firme de données de biotechnologies de Boston, Rubix Life Sciences, a établi que les Afro-Américains qui se rendaient à l’hôpital en février et mars avec de fortes fièvres avaient moins de chances d’être testés ou traités que les autres.

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L’association de médecins afro-américains National Medical Association a demandé aux agences fédérales d’étudier le rôle que le facteur racial a pu jouer dans les disparités observées dans les taux de mortalité. A Memphis, dans le Tennessee, les trois sites de tests ouverts dans les quartiers à population majoritairement noire étaient sous-équipés, tandis qu’il n’y avait aucune pénurie ailleurs, a rapporté la radio NPR. Selon un sondage Axios-Ipsos réalisé fin mai, 70 % des Afro-Américains craignaient que la réponse à la crise sanitaire ne soit « biaisée en faveur d’un groupe racial ». Seuls un tiers des Blancs et 50 % des Hispaniques exprimaient le même sentiment.

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