En Corée du Sud, le parquet sur le banc des accusés

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Des partisans de l’ancien ministre de la justice, Cho Kuk, lors d’un rassemblement exigeant une réforme du parquet, à Séoul, en octobre 2019.

En Corée du Sud, l’affrontement n’en finit plus entre le pouvoir et le parquet, accusé de mener des enquêtes à charge pour nuire à des personnalités politiques. L’établissement de dossiers par le parquet ainsi que par les services de renseignements pour déstabiliser un adversaire est une pratique courante la vie politique sud-coréenne.

Le sujet est revenu avec des révélations sur de possibles manipulations de témoins dans l’enquête ayant mené à la condamnation à cinq années de prison pour corruption d’une ancienne première ministre, la progressiste Han Myeong-sook. Elles pourraient conduire à un nouveau procès. La ministre de la justice, Choo Mi-ae, soutient cette idée.

Le 1er juin, le député de la majorité démocrate Park Ju-min plaidait pour des poursuites contre les procureurs chargés de l’enquête sur Mme Han. Les conservateurs s’y opposent. Dans un éditorial, le quotidien The Korea Times craint de voir le Parti démocrate « essayer de changer les faits historiques pour les adapter à sa vision ». Le journal JoongAng Ilbo, parle d’une « croisade » contre le parquet.

Faux témoins à charge

Les révélations sont apparues dans une centaine de pages de notes rédigées en prison par Han Man-ho, le témoin-clé de l’enquête contre l’ancienne chef du gouvernement, dévoilées mi-mai. Cet homme d’affaires, décédé en 2018, sans lien de parenté avec Mme Han, dirigeait une société de construction et d’ingénierie et aurait, dixit l’accusation, versé l’équivalent de 650 000 euros de pots-de-vin à Han Myeong-sook pour financer sa campagne à l’investiture pour la présidentielle de 2007.

Or, disent les notes du témoin, c’est le parquet qui l’aurait contraint à accabler l’ex-première ministre. En première instance en 2011, M. Han avait avoué au tribunal qu’il avait été forcé de mentir. Il a ensuite été poursuivi pour parjure. L’ancienne première ministre avait alors été relâchée. Mais les procureurs avaient fait appel et, précisent les notes de M. Han, auraient « préparé » trois autres témoins à charge, dont deux auraient témoigné devant les juges. Le troisième aurait refusé.

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Mme Han, qui a toujours clamé son innocence, a été définitivement condamnée en 2015. Un coup dur pour cette personnalité appréciée. Née en 1944 à Pyongyang, alors sous colonisation japonaise et aujourd’hui capitale de la Corée du Nord, diplômée de littérature française de la prestigieuse université féminine Ehwa, la militante féministe et chrétienne est une figure de la lutte pour la démocratie. Ses engagements l’ont conduite en prison, en 1979, où elle a subi la torture.

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