en baisse dans les sondages, Recep Tayyip Erdogan mise sur la répression

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Manifestation à Istanbul, le 6 juin 2020, pour exiger la libération de  Leyla Güven, députée du Parti de la démocratie des peuples (HDP, prokurde). Elle a, depuis, été relachée mais a été déchue de son mandat au Parlement.

Militaires, gendarmes, policiers, journalistes, médecins, députés, le régime turc a renoué avec les purges ces derniers jours, multipliant les arrestations, les destitutions et les tentatives de restreindre la liberté d’expression, du moins ce qu’il en reste. Mardi 9 juin, 414 personnes ont été arrêtées, des militaires surtout, pour leurs liens présumés avec le mouvement religieux du prédicateur Gülen, accusé d’avoir orchestré la tentative de coup d’État ratée de 2016.

La veille, la police turque a placé en garde à vue deux journalistes dans le cadre d’une enquête pour « espionnage politique et militaire ». Ismail Dukel, le représentant d’Ankara de la chaîne de télévision TelE1, et Müyesser Yildiz, du site d’information OdaTV, ont été interrogés par la police antiterroriste. Ils sont accusés d’avoir diffusé des informations sur la mort, en Libye, d’un officier turc du renseignement.

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En mai, six autres journalistes avaient été placés en détention pour la même raison. Ils risquent dix-sept ans de prison pour avoir révélé des « secrets d’Etat ». Quatre-vingt-quinze journalistes sont actuellement emprisonnés en Turquie selon l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe.

La purge n’a pas épargné les députés de l’opposition. Jeudi dernier, le Parlement turc, dominé par la coalition formée par le Parti de la justice et du développement (AKP, au pouvoir) et le Parti d’action nationaliste (MHP), a déchu de leur mandat trois députés condamnés dans le cadre de différents procès.

Enis Berberoglu, du Parti républicain du peuple (CHP, centre gauche, laïque) ainsi que Leyla Güven et Musa Farisogullari, du Parti démocratique des peuples (HDP, gauche, prokurde) ont perdu leur mandat et ne pourront donc plus siéger au Parlement. Dans la foulée, les trois parlementaires déchus ont été arrêtés. Quelques jours plus tard, deux d’entre eux, Enis Berberoglu et Leyla Güven, ont été relâchés.

Obsession du contrôle

Depuis la crise sanitaire du Covid-19, le corps médical est plus que jamais dans le collimateur des autorités. Ces derniers mois, des enquêtes judiciaires ont été ouvertes contre plusieurs médecins dans les provinces à majorité kurde de Van, Mardin et Sanliurfa, à l’est et au sud est du pays. Accusés d’avoir suscité « la peur et la panique parmi l’opinion », une accusation brandie contre tous ceux qui critiquent la gestion de la crise sanitaire par le gouvernement, ils risquent entre deux et quatre ans de prison.

Le régime n’est pas gêné par le « deux poids deux mesures ». Autant l’opposition se fait taper sur les doigts à la moindre critique, autant les zélotes du pouvoir en place ont toute latitude pour s’exprimer, y compris lorsqu’ils appellent au meurtre.

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