A Gaza, les paysans confrontés à la pollution de leurs terres

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Les parcelles cultivables dans l’enclave palestinienne sont détériorées par les conflits armés et la pollution liée à un usage intensif des pesticides

Par Claire Bastier Publié aujourd’hui à 10h12

Temps de Lecture 6 min.

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Un agriculteur palestinien plante de jeunes amandiers à Wadi as-Salqa (bande de Gaza), le 2 mars 2016.
Un agriculteur palestinien plante de jeunes amandiers à Wadi as-Salqa (bande de Gaza), le 2 mars 2016. IBRAHEEM ABU MUSTAFA / REUTERS

Au mois de mars, à Gaza, les paysans palestiniens retournent aux champs. Sur ses parcelles, situées à l’est du camp de réfugiés de Bureij, Abou Adham, 58 ans, et ses ouvriers repiquent des plants de poivrons et de pastèques dans la terre sableuse. Au-dessus d’eux, des drones d’observation israéliens ronronnent dans le ciel. Les terres d’Abou Adham se trouvent à moins de 300 mètres de la barrière séparant la bande de Gaza et Israël. Dans cette zone décrétée « tampon » par l’Etat hébreu depuis 2005, les pratiques agricoles des Palestiniens sont étroitement surveillées par ce dernier.

Après le repiquage, des bâches sont tendues sur chaque rangée pour les protéger des épandages de désherbant par l’aviation israélienne, récurrents depuis quelques années. « Si nous ne couvrons pas nos parcelles, tout est perdu », raconte Abou Adham. Les Israéliens procéderaient de la sorte pour s’assurer une visibilité optimale dans la zone tampon et empêcher que les bergers n’y fassent paître leur troupeau.

Les paysans gazaouis y sont donc les seuls tolérés. Dans le contexte particulier de la bande de Gaza, cette enclave soumise à un blocus israélo-égyptien après la prise de contrôle par le mouvement islamiste du Hamas en 2007, ils font face à la pollution multiforme de leurs terres, causée par les guerres successives, la contamination des ressources naturelles ainsi que des pratiques agricoles dévastatrices.

Croissance démographique exponentielle

Les terres arables de Gaza représentent environ la moitié de la surface totale de ce territoire enclavé qui s’étend sur 365 kilomètres carrés. Forte de deux millions d’habitants, la population gazaouie connaît une croissance démographique exponentielle, avec une hausse de 3,3 % par an, selon le bureau central palestinien des statistiques (+ 0,4 % en France). Les terres arables de l’intérieur sont peu à peu grignotées par la construction de logements (dix-sept mille nouvelles unités par an). Celles de la zone tampon à l’est, couvrant 100 kilomètres carrés, sont épargnées par la fièvre immobilière. Très fertiles, elles restent cependant les plus vulnérables.

En période de conflits, ces parcelles agricoles situées à proximité de la barrière frontalière, sont les premières exposées aux conséquences des manœuvres militaires. A l’issue des trois guerres entre le Hamas et Israël (en 2008, 2012 et 2014), quelques études qualitatives ont été menées pour attester de l’impact du conflit sur la qualité des sols.

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