[Société] Les boîtes de nuit se préparent à la réouverture

Vous vous rappelez ces samedis soirs où on sortait danser jusqu’au petit matin ? Avec la crise sanitaire, les sorties en boîtes ne sont plus qu’un lointain souvenir… cependant, les gérants ne perdent pas espoir et attendent avec impatience la réouverture.

Lors de sa présentation de la deuxième phase du déconfinement, Edouard Philippe annonçait la réouverture des débits de boisson. Ainsi, cafés, bars, et restaurants, ont pu rouvrir leurs portes dès le 2 juin. Bien entendu, de nombreuses règles sanitaires sont appliquées, comme par exemple une distance d’1m entre les tables ou le nombre de personnes limité à 10 par table. Aussi, le port du masque est rendu obligatoire pour le personnel et pour les clients en déplacement dans l’établissement.

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Alors qu’en est-il des discothèques ? Jusqu’à maintenant, les dancefloors restent vides mais les gérants se préparent à une réouverture éventuelle. Ludovic Nabet, gérant de l’Empire Club à Saint-Gilles, espère rouvrir les portes de son night-club à partir du 22 juin prochain. “On croise les doigts pour que le premier ministre annonce l’assouplissement des mesures et la réouverture des boîtes de nuit. Depuis le début de la crise, notre établissement est totalement fermé, ce qui représente une perte conséquente”. Malgré les négociations avec le propriétaire des lieux, le gérant peine à payer ses charges, sans rentrée d’argent, ni d’aide financière.

Ludovic Nabet ne se laisse pas abattre pour autant. Il en a profité pour redonner un coup de frais à l’Empire Club. “J’ai réalisé quelques travaux et aménagements. Cette semaine, toute l’équipe s’est activée pour nettoyer, ranger et préparer la discothèque afin d’accueillir à nouveau du public”. Le gérant a tenté de prendre cette crise du bon côté : “il y aussi eu du positif pendant le confinement : ça m’a permis de dénicher des nouveaux talents, sourit-il. De nombreux DJ ont mixé en live sur les réseaux sociaux et j’en ai repéré quelques-uns pour les prochaines soirées de l’Empire Club”.

Pour cette reprise des professionnels du monde de la nuit, dont la date n’est toujours pas connue, il faudra donc compter sur de nouveaux décors, de nouveaux DJ, mais surtout… de nouvelles mesures. Car qui dit ouverture post-covid, dit gestes barrières. “Nos employés seront équipés de masques ou de visières et nous allons mettre à disposition des clients du gel hydroalcoolique à l’entrée, explique Ludovic Nabet. Nous allons aussi passer aux gobelets à usages uniques”. Le gérant n’a, pour l’instant, pas prévu d’installer des vitres en plexiglass au niveau du bar, puisque celui-ci permet une distance d’un mètre entre les clients et les employés.

“Je me vois mal rester toute une soirée en boîte avec un masque”

S’il est conscient de l’importance des mesures sanitaires à mettre en place, Ludovic Nabet ne compte pas ouvrir l’Empire Club s’il doit dépenser plus d’argent qu’il n’en gagne. “Si je suis contraint de diviser la capacité d’accueil en deux, je divise aussi mon chiffre d’affaires en deux. C’est impensable ! Mes factures, comme le loyer par exemple, ne sont pas divisées, elles, déplore le gérant. Si les restrictions qui me sont imposées sont trop strictes, ça ne vaut pas le coup pour l’entreprise”. Concernant le port du masque, s’il est obligé de l’imposer pour reprendre son activité, il le fera. Mais cette mesure semble peu adaptée à ce type d’établissement.

De leur côté, les fêtards ont, eux aussi, envie de retrouver les night-clubs. A 21 ans, Pierre est un habitué des boîtes de l’ouest de l’île. Avant la crise, il aimait se trémousser, tout les week-end, sur les pistes de l’Empire Club, de La Villa Club ou encore du Beach Club. “J’aime bien l’ambiance en discothèque : tu danses, tu t’amuses, tu rencontres des gens”, raconte le jeune homme. En revanche, Pierre craint déjà la mise en place de mesures de protections trop strictes : “si la piste de danse est interdite, ça n’a pas de sens. Moi je vais en boîte pour danser. Pareil pour le port obligatoire d’une protection… Je me vois mal rester toute une soirée en boîte avec un masque”.

Reste à savoir si la réouverture des boîtes de nuit fera partie des nouvelles annonces du gouvernement, prévues le 22 juin prochain. En attendant, il faudra continuer à bouger sur du zouk ou de la techno… mais dans son salon.