L’agroécologie, dernière roue du carrosse de la Fondation Gates en Afrique

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Des femmes récoltent des haricots verts dans l’une des fermes de la coopérative Njukini à Taita Taveta, au Kenya, en janvier 2020.

Si Bill Gates fait figure de visionnaire en ayant mis en garde en 2015 sur les risques imminents de pandémie, il semble que les capacités de sa fondation à prendre le train des solutions pour une agriculture plus durable subissent de lourds retards.

C’est la conclusion du rapport consacré aux « obstacles à l’investissement dans la recherche agroécologique pour l’Afrique » publié mercredi 10 juin par le groupe international d’experts indépendants sur les systèmes alimentaires durables (IPES-Food) avec la Fondation suisse Biovision et l’Institute of Development Studies.

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« Alors que, depuis dix ans, nous assistons à une prise de conscience croissante en faveur de l’agroécologie, y compris par l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation [FAO], nous constatons que les investissements dans la recherche agricole continuent de soutenir massivement un modèle industriel dépassé pour relever les défis environnementaux et assurer la sécurité alimentaire. La Fondation Bill et Melinda Gates [FBMG] en tant qu’acteur très influent dans ce domaine illustre cette réalité », déplore Olivier de Schutter, vice-président d’IPES-Food qui réunit des scientifiques et des représentants de la société civile de dix-huit pays.

« Un rôle désormais crucial »

Olivier de Schutter, qui fut auparavant rapporteur spécial du droit à l’alimentation, est un défenseur de longue date de l’agroécologie qui permet de produire en utilisant moins d’intrants chimiques, de protéger la biodiversité et la fertilité des sols tout en assurant aux paysans une alimentation plus diversifiée et de meilleure qualité.

Le rapport a cherché à comprendre les raisons d’un tel blocage en retraçant l’origine des flux financiers mis à la disposition des centres de recherches publics et privés par les grands donateurs. La recherche en Afrique dépend encore largement de financements extérieurs. Si les institutions multilatérales comme la Banque mondiale assurent les plus gros budgets, les fondations philanthropiques, et la FBMG au premier rang d’entre elles, jouent « un rôle désormais crucial aux côtés des gouvernements et des organisations internationales », selon les auteurs.

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L’évaluation des projets de recherche sur le développement de l’agriculture africaine conduit ainsi à constater que 63 % des financements alloués ne servent qu’à « conforter les systèmes existants » fondés sur l’intensification des modes de production et l’intégration aux marchés. Cela est encore plus vrai dans le cas de la Fondation Gates avec un pourcentage qui atteint 85 %. Seuls 3 % des projets de recherche soutenus par elle ciblent l’agroécologie. Ces résultats s’appuient sur les critères proposés par la FAO pour évaluer la transition des systèmes agricoles vers des modèles de production plus durables.

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