Les « antifas », épouvantail de Donald Trump face à la vague antiraciste

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Analyse. Ce sont les ennemis de Donald Trump, qui les qualifie « d’organisation terroriste » et veut les inscrire sur la même liste que le Hamas, les Farc colombiennes ou Al-Qaida. Les antifascistes (ou « antifas ») sont accusés de manipuler les manifestants dénonçant les violences policières et le racisme aux Etats-Unis, après le meurtre de George Floyd lors d’une interpellation à Minneapolis (Minnesota), le 25 mai 2020.

Ces démonstrations de colère virent souvent à l’émeute, et le président américain y voit la main d’« agitateurs extérieurs ». Une manière de décrédibiliser un mouvement dont l’ampleur est inédite et où les Blancs se mobilisent avec les Noirs.

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« Ce que dit Trump, c’est un message raciste. C’est une façon de dire que les Noirs sont incapables de s’organiser et qu’ils ont besoin d’activistes blancs, c’est ridicule », souligne Luis (qui a requis l’anonymat), chercheur en sciences politiques et ancien militant antifasciste américain. « C’est aussi une façon de ne pas taper directement sur les militants noirs », abonde Ugo Palheta, sociologue, maître de conférences en sciences de l’éducation à l’université Lille 3 et auteur de La possibilité du fascisme (La Découverte, 2018).

« Le combat antifasciste est dépendant de l’autre pôle. Quand l’extrême droite meurt, il s’éteint. L’inverse est vrai aussi »

Le terme « antifa » ne correspond d’ailleurs à aucune organisation nationale, structurée. Ce sont de multiples groupes affinitaires, numériquement faibles, aux identités politiques mouvantes : en grande partie libertaires, ils peuvent aussi être des marxistes dans toutes les variantes du terme. Tout cela rend les « antifas » pratiques à utiliser comme un épouvantail, puisqu’ils ne peuvent pas démentir les accusations de manipulation ni leur répondre.

L’antifascisme américain connaît une nouvelle vigueur depuis 2016 et l’arrivée de Donald Trump au pouvoir. « Le combat antifasciste est dépendant de l’autre pôle. Quand l’extrême droite meurt, il s’éteint. L’inverse est vrai aussi, souligne Thomas Moreau, fin connaisseur de ce milieu et auteur d’un essai à paraître sur l’antifascisme contemporain. Depuis l’élection de Trump, les antifascistes se créent donc un nouvel espace. »

Des affrontements extrêmement violents

L’opposition entre Trump et les « antifas » ne date pas de juin 2020. Les antifascistes ont très tôt pris pour cible les figures de l’« alt-right », perturbant systématiquement leurs prises de parole, leurs meetings, devenant parmi les opposants les plus déterminés, les plus voyants, au « trumpisme ». Naturellement, ils sont solidaires du mouvement Black Lives Matter.

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