Face au Covid-19, l’Afghanistan court à la « catastrophe »

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Fabrication de masques pour freiner la propagation du coronavirus dans une usine de Kaboul, en Afghanistan, le mercredi 3 juin 2020.

Après avoir longtemps clamé que leur pays demeurait peu touché par l’épidémie mondiale de Covid-19, les autorités afghanes ont brutalement changé de ton. Le ministre de la santé, Ahmad Jawad Osmani, a indiqué, samedi 6 juin, que l’Afghanistan avait atteint ses limites en matière d’accueil hospitalier. Présent à ses côtés, le gouverneur de Kaboul, Mohammad Yakub Haidary, dont la province est au cœur de l’épidémie, a estimé que le pays courait « à la catastrophe ». Le Sénat a voté le prélèvement de 200 millions d’euros sur un prêt accordé, en avril, par le Fonds monétaire international (FMI), pour lutter contre le virus. Mais ce combat sanitaire pâtit grandement d’un processus de paix chaotique qui occupe tous les esprits des élites afghanes et internationales.

Joint lundi 8 juin, le ministère de la santé a assuré que le nombre de morts du Covid-19 s’élevait, à ce jour, à 369 personnes pour un total de 20 197 individus infectés par le virus. Les deux provinces dans lesquelles les cas sont les plus nombreux sont celle de Kaboul et celle d’Herat, à la frontière avec l’Iran, dans l’ouest du pays, d’où sont revenus de nombreux migrants ayant contracté la maladie sur le sol iranien. Faute de pouvoir comptabiliser les personnes touchées et à défaut de savoir faire la distinction avec les décès causés par d’autres raisons que le virus, les autorités sont en réalité dans le plus grand flou.

Les ONG internationales estiment que le nombre de malades infectés par le virus a été multiplié par huit ou dix au cours du mois de mai. Le gouverneur de Kaboul a reconnu, samedi, que la capitale, à elle seule, pourrait héberger un million de personnes contaminées par le coronavirus. Une estimation qui fait peser de nombreux doutes sur le chiffre officiel des décès. « Nous avons des informations faisant état de morts suspectes, de gens enterrant des corps de nuit, a ajouté le gouverneur, et nous remplissons de 10 à 15 ambulances de corps chaque jour. »

Aucune protection sociale

Pour ne rien arranger, cette maladie est considérée comme honteuse par une population qui préfère la cacher. De plus, un certain nombre de mollahs recommandent de ne pas aller à l’hôpital car les corps seront incinérés en cas de décès dû au Covid-19, ce qui contrevient au rite musulman. Résultat, selon les autorités sanitaires, beaucoup de gens préfèrent rester chez eux. « C’est pour cette raison que les organisations internationales doivent davantage nous aider », déclare Amrullah Saleh, vice-président et l’un des deux coordonnateurs de la crise épidémique.

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