Les « petits boulots », au cœur du débat politique en Chine

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Au premier plan, le président chinois Xi Jinping et derrière lui, le premier ministre, Li Keqiang, lors de la clôture de la session parlementaire, le 28 mai au Palais du peuple à Pékin.

Les petits commerçants ambulants feraient-ils l’objet d’une discrète bataille au sommet entre le président Xi Jinping et son premier ministre Li Keqiang ? Le récent virage opéré par la propagande officielle sur cette question incite à le supposer.

Le 22 mai, le premier ministre, Li Keqiang, lors du discours qu’il prononce à l’ouverture de la session parlementaire, martèle au moins quarante fois que sa priorité est l’emploi. Alors que les perspectives de croissance sont tellement aléatoires que le gouvernement a renoncé à les rendre publiques, Li Keqiang affirme qu’il faut « chercher par tous les moyens à stabiliser et accroître l’emploi ».

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Le 28 mai, au cours de la conférence de presse de clôture de la session parlementaire, le premier ministre est encore plus précis. La Chine, communiste ou pas, est devenue le paradis de la « gig economy », l’économie des petits boulots. « De nos jours, plus de 100 millions de personnes sont employées dans des nouvelles formes d’emploi et d’activité et environ 200 millions de personnes travaillent dans l’économie des petits boulots.

Le gouvernement doit continuer à les aider, et en même temps lever toutes les restrictions injustifiées qui empêchent le développement de ces activités et de ces secteurs », explique-t-il. Et ce libéral de poursuivre : « Il y a environ deux semaines, j’ai vu aux informations qu’une ville dans l’ouest de la Chine a, en conservant les règles et les régulations locales, installé 36 000 stands mobiles, créant du jour au lendemain plus de 100 000 emplois. »

En fait, la veille, le journal télévisé avait publié un reportage sur la ville en question : Chengdu, capitale du Sichuan. Egalement la veille, le bureau du civisme du comité central du Parti communiste avait discrètement décidé que l’absence de marchés de rue ne devait plus être retenue comme un critère de bonne gestion municipale. Une petite révolution.

« Une part de la vitalité » de la Chine

Depuis son entrée dans la modernité, la Chine des trains à grande vitesse, de la 5G et des shopping malls climatisés faisait la chasse à ces dizaines de millions de marchands à la sauvette venus des campagnes et n’ayant qu’une idée très approximative des règles d’hygiène alimentaire et du code des impôts. Toutes les villes disposent d’ailleurs de brigades de policiers chargés de « nettoyer » les rues.

Le 1er juin, en visite dans le Shandong, Li Keqiang a de nouveau fait la promotion de ces petits commerces de rue, qui constituent « une importante source d’emplois » et « une part de la vitalité de la Chine, tout comme les grandes entreprises ». Alors que le taux de chômage est passé officiellement de 5 % à 6 % mais que certains l’évaluent à 20 % de la population active, la nouvelle politique incarnée par Li Keqiang enflamme les réseaux sociaux. En dix jours, les informations en ligne sur le sujet ont été lues plus de 1,6 milliard de fois. Chengdu devient le modèle à suivre. Les ouvertures de comptes en ligne par de futurs petits commerçants sur WeChat et Alipay, les plates-formes de paiement chinoises, explosent.

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